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Susheela Raman : Piqûre de mystique PDF Imprimer Envoyer
Vendredi, 03 Octobre 2014 06:00

Grande invitée du 4e Indian Arts Festival*, l’Indo-Britannique Susheela Raman sera demain au Rocher de Palmer, à Cenon, avec en main son dernier album « Queen Between », la “reine entre-deux”. Un titre reflétant bien sa musique, à la croisée des cultures rock et traditionnelle indienne. Entretien.


 

Comment réussissez-vous ce surprenant mariage entre deux cultures si différentes ?

Il faut savoir que je suis née en Grande-Bretagne et que j’ai étudié en Australie. Tout ce temps, j’ai grandi environnée par le classique indien, le chant carnatique en particulier. Mais en fait, jeune, ce sont des groupes comme les Doors ou Led Zeppelin qui ont eu un grand impact sur moi : j’étais fascinée par la manière dont ils arrivaient à incorporer des influences indiennes dans leur musique. Je trouvais que cela reflétait bien la réalité de ma vie. Cela m’a donné envie de revenir en Inde, y faire des recherches sur sa musique... Tout en gardant une approche très anglaise. J’allie le tout à ma manière, un mélange très intuitif, très organique.



Le précédent, « Vel », avait une dominante mystique prononcée. Là encore, le spirituel est très présent, au travers de la présence, notamment, des neveux du chanteur soufi disparu Nusrat Fateh Ali Khan...

C’est exact. Chacun de mes voyages m’ouvre des portes pour de nouvelles collaborations, et la mystique infuse tout de même toute la culture indienne, qu’elle soit hindoue, musulmane... Pour ce projet, j’avais en tête le livre « The Golden Bough », écrit à la fin du XIXe siècle par Sir James George Frazier, qui étudie notamment les liens, les points communs entre les religions. Pour moi, il y avait là matière à relier toutes les chansons de cet album en gestation – on le retrouve en filigrane dans les chansons « Taboo » ou « Corn Maiden », par exemple. J’ai en effet rencontré à la fois de grands musiciens du Rajasthan, le chanteur et multi-instrumentiste Kutle Khan, le percussionniste Nathoo Solanki. Mais mon plus grand honneur a été de pouvoir collaborer avec Rizwan et Muazzam, les neveux de Khan, héritiers d’une tradition vieille de plus de 750 ans au Pakistan. Ils sont incroyables, leurs voix, leur puissance en font en quelque sorte les Pavarotti de chant qawwalî (léger rire). 



Vous ne tournez pas avec eux, hélas...

À mon grand regret, non, c’est très compliqué pour eux de sortir du Pakistan – même si j’ai eu la chance qu’ils puissent le faire à deux-trois reprises pour de grands festivals. Mais, à quatre sur scène (mon époux et producteur Sam Mills à la guitare, Kutle Kahn au chant et au violon, et Nathoo Lal Solanki aux nagaras [percussions, ndlr]), on essaie de traduire ça d’une autre manière, plus simple, plus intimiste aussi, en respectant l’esprit de la chanson et de leurs chants. De toute façon, tout ce répertoire est traversé par une telle intensité que, moi en tout cas, je la ressens au coeur de chaque chanson et que cela tend à me plonger dans un état psychique assez proche de la transe. •

Recueilli par Sébastien Le Jeune 


Photo : Susheela Raman, porteuse d’une fusion « très intuitive, très organique ». © Andrew Catlin

 

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