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Mais qu’y a-t-il dans leur poche ? PDF Imprimer Envoyer
Vendredi, 03 Octobre 2014 06:00

Chez Direct Matin Bordeaux7, on est toujours avides de conseils lecture. Et en même temps on est très curieux. Nous avons donc saisi l’opportunité de ce salon Lire en poche pour poser la question autour de nous : « et vous, que lisez vous en ce moment ? » Voici les réponses de notre casting éclectique

 



Raphaël Ibanez, entraîneur de l’UBB

« Je lis en général plusieurs livres à la fois. En ce moment, je lis notamment « Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire », de Jonas Jonasson, et surtout « L’âme des guerriers » d’Alan Duff. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, le titre n’a aucun rapport avec le rugby, même si on aime retrouver des guerriers sur le terrain (sourire). Mais c’est quand même un peu lié car c’est l’histoire du peuple Maori dans notre civilisation actuelle. Ce peuple est à l’origine de la connaissance qu’on a pu avoir de l’île de la Nouvelle Zélande, perdue au bout du monde. Et aujourd’hui, on constate les travers d’une civilisation qui s’est un peu perdue dans le caractère moderne de nos sociétés. C’est une réflexion sur les peuples indigènes. J’aime m’inspirer de différentes lectures et c’est pour ça que j’ai du mal à donner la priorité à un seul ouvrage. Pour moi, la littérature est une chance de connaître autrui. A travers l’imagination et la créativité des auteurs, on retrouve dans les personnages des traits de caractères, des personnalités différentes. C’est une chance. »

Gilles Abier, auteur jeunesse talençais
« En ce moment, je lis « La tristesse des anges » de Jón Kalman Stefánsson. C’est rude comme le climat de ce pays, lumineux comme leurs étendues de neige, avec des phrases que j’essaie de retenir pour les partager. « Il est bon de s’étonner », dit le gamin du livre. Sinon, je lis surtout de la littérature étrangère, et jeunesse. Beaucoup de
jeunesse ! »

Nadia Derrar, secrétaire générale du TnBA
« Je suis une fan absolue du genre polar, je les dévore. À tel point que c’est dangereux pour moi d’entrer dans une librairie ! Alors d’habitude, je préfère attendre qu’ils sortent en poche. Sauf, là, avec le dernier Olivier Truc, « Le Détroit du Loup » qui vient tout juste de sortir. C’est un auteur absolument génial, donc j’ai craqué, j’ai pris le “grand format”, impossible d’attendre ! Côté poches, en ce moment je lis « Tel Aviv Suspects », de Liad Shoham, du suspense manié avec talent et le tableau complexe et passionnant de la société israélienne, et « Mapuche », de Caryl Ferey, un livre puissant sur le combat en Argentine d’indiens « sans-grades » contre leurs bourreaux. Un choc ! Lire en poche, j’y suis allé plusieurs fois mais, là encore, le danger, c’est que j’en reparte avec des sacs pleins… »

Michel Labardin, maire de Gradignan
« Je viens de lire deux livres récemment. Le premier est « Le sillon de l’oubli » de Bruce Marchart. C’est la description de la vie difficile au 19e siècle dans le monde rural américain d’une communauté tchèque qui s’y est installé. La vie est rude, on ne sea parle pas beaucoup, on n’exprime pas de sentiments, on ne pleure pas et les enfants vivent aussi durement que les parents. C’est l’histoire de gens écrasés par le travail, on est dans l’entre soi et les personnalités se fondent dans le moule, oublient ce qu’elles ont de sensibilité, de plaisir de vivre jusqu’à ce que des choses surgissent au fil des rencontres. Pourtant, certains arrivent à se démarquer et découvrent que finalement, on peut et on doit échapper à la fatalité de sa condition. Ça m’a beaucoup intéressé. Le deuxième, c’est « Ce que je sais de Vera Candida », le roman de Véronique Ovaldé. J’y trouve des similitudes avec le premier, des histoires improbables de personnes fragiles qui construisent leur vie au gré des rencontres, poussées par le vent de la vie mais avec toujours, au fond d’elles, ce désir de retrouver les racines, savoir d’où elles viennent et se redécouvrir. Dans ces deux romans, j’ai trouvé une note d’espoir sur le fait qu’il n’y a pas de fatalité et que toutes ces vies simples et anonymes peuvent retrouver le chemin de la quête du sens. »

Pierre Hurmic, conseiller municipal EELV à la mairie de Bordeaux
« Je viens de relire ce qui est pour moi le chef d’œuvre des chefs des chefs d’œuvre : « Cent ans de solitude » du Colombien Gabriel Garcia Marquez, prix Nobel de littérature en 1982. Je l’avais lu il y a longtemps et il m’avait laissé un souvenir impérissable et j’y ai retrouvé le même plaisir de découverte qu’il y a une quinzaine d’années. Cela raconte la saga de la famille Buendia sur sept générations, ce qui le rend difficile à lire, et du village de Macondo où la famille habite. L’histoire, c’est cette famille qui est condamnée à vivre 100 ans de solitude à la suite de la prophétie d’un gitan. Elle va traverser les guerres civiles, les massacres et les conflits qui émaillent l’histoire colombienne. Ça illustre la grandeur et par moment la décadence de cette famille qui passe par des périodes de la prospérité à la pauvreté. C’est une épopée et je suis très sensible au style. L’auteur arrive à décrire les choses les plus effrayantes, cruelles parfois, sur un ton totalement impassible. Il y a beaucoup d’emprunts au fantastique, ce qu’on a appelé le réalisme magique des écrivains latino américains. J’ai retenu particulièrement la première phrase du livre, qui donne le ton : « Bien des années plus tard, face au peloton d’exécution, le capitaine Auréliano Buendia, devait se rappeler ce lointain après-midi au cours duquel son père l’amena faire connaissance avec la glace.» Quand on lit cette première phrase, on a envie de lire tout le reste.» • SLJ, OSF et SL

Photo : Raphaël Ibanez © OSF

 

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