Une «Demolition party» pour clore une décennie consacrée aux musiques électroniques. Samedi soir, le 4 Sans, temple des soirées techno et electro à Bordeaux, éteindra les spots pour la dernière fois.

Inutile cela dit de venir avec vos marteaux, il n’est pas prévu de permettre aux clubbers d’attaquer la démolition eux-même. Plutôt de faire une dernière grande fête avec les DJs qui ont marqué les nuits du 4 Sans. « Au lieu de faire venir quelques grosses têtes d’affiche et devoir faire payer l’entrée pour rentabiliser, on a préféré faire deux grandes soirées gratuites avec 12 à 15 DJs par soir», explique Philippe Marchandin, l’un des deux patrons du 4 Sans. La salle, qui contient environ 800 personnes et qui a vu défiler aux platines une grande quantité de noms connus, devrait donc afficher complet vendredi et samedi pour ce dernier hommage.

Indésirable dans le quartier
La fermeture du 4 Sans est la fin d’un long feuilleton. Les patrons se savaient depuis longtemps condamnés à déménager dans le cadre de la transformation du quartier. Le départ était acté depuis début 2008 avec la validation officielle du projet urbain, mais une bagarre judiciaire s’est ensuite engagée sur le montant des indemnisations liées à l’expropriation. Son épilogue officiel est attendu dans les prochaines semaines. C’est à dire à peu près au moment où les tractopelles devraient commencer à attaquer la démolition de la boîte de nuit, ultime «verrue» dans un îlot où les bâtiments neufs poussent à vue d’oeil. Et la suite ? On prête régulièrement à l’équipe du 4 Sans des projets de nouvelle structure. Mais Philippe Marchandin reste discret et assure n’avoir «rien de prévu». «Je ne suis pas inquiet : il y aura quand même des soirées electro à la rentrée et d’autres lieux vont émerger. Mais le plus difficile, c’est de durer». Un challenge que le 4 Sans a réussi à relever dans cette configuration musiques électroniques pendant 10 ans.•

Sophie Lemaire