Pour le Rocher de Palmer, c’est l’heure des premiers bilans. La structure a ouvert ses portes en septembre 2010 avec pour défi de créer sur la rive droite un lieu culturel fédérateur et ouvert à tous les publics.

C’était d’autant moins évident que le navire est d’une taille conséquente : trois salles à remplir (1200 places, 650 et 250-400 places) et un grand centre de documentation à faire vivre. Mais en cette fin de première saison, les choses semblent plutôt bien engagées. Le directeur artistique Patrick Duval se dit en tout cas satisfait des chiffres (un peu plus de 26 300 entrées) et estime avoir relevé le défi de la diversité des registres et des publics. « Le Rocher affiche une dominante musiques du monde mais s’inscrit dans un projet de territoire. Il n’est donc pas question de priver les habitants du secteur de certains types de musiques. Nous programmons donc large : du classique -même si l’acoustique ici n’est pas la meilleure qui soit pour ce registre- à l’electro ». La première expérience de rave party, en mars dernier, ayant été jugée réussie, une autre est programmée pour février 2011.

Patti Smith en novembre
Avant cela, on a déjà une bonne idée de ce qui se jouera dans les murs du Rocher de Palmer. Le détail de la première partie de cette deuxième saison a été dévoilé, il s’inscrit dans la continuité du travail effectué sur la première :
une programmation qualitative avec des pointures pas forcément connues du grand public mais que la salle veut porter et faire découvrir. Mais aussi quelques grands noms qui devraient attirer les foules sans trop de difficulté. Le plus surprenant d’entre eux étant certainement celui de l’Américaine Patti Smith, qui se produira au Rocher le 18 novembre. Citons aussi, pour donner une bonne idée de la diversité de la chose, le retour d’Anna Calvi qui jouera cette fois dans la grande salle, Rokia Traoré, René Lacaille, Alela Diane, La Fouine, Yael Naïm, Susheela Raman... Quant au directeur, il se réjouit particulièrement d’entendre bientôt dans ses murs Seun Kuti (fils du chanteur et musicien nigerian Fela Kuti), les mélodies folk du groupe américain Dark Dark Dark, le piano solo de Omar Sosa ou le spectacle théâtral et musical de Erri de Luca et Gianmaria Testa. Le Rocher maintiendra aussi ses soirées Diva (des concerts à 5€ en tout début de soirée avec dégustation de vin, une bonne formule pour faire découvrir des artistes moins connus), continuera à accueillir des artistes en résidence et développera l’activité de son studio numérique (enfin opérationnel) et d’enseignement de la musique (en partenariat avec la Rock School Barbey). Peut-être aussi aura-t’il encore l’occasion d’agiter la scène médiatique, comme il l’a déjà fait dans sa courte vie avec le concert contesté de Sexion d’Assaut ou l’accueil à la fin du mois de la trilogie «Des Femmes» de Wajdi Mouawad, que la présence sur scène de Bertrand Cantat a rendu indésirable dans plusieurs villes.• Sophie Lemaire
http://lerocherdepalmer.fr/