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Jeudi à Saint-Médard, Philippe Decouflé remet le « Contact » PDF Imprimer Envoyer
Lundi, 13 Octobre 2014 06:00

Jeudi, Philippe Decouflé revient pour trois jours au Carré de Saint-Médard-en-Jalles avec sa Cie DCA et son spectacle « Contact », tout juste créé au TNB de Rennes. Pour la première fois, le maître du spectacle total s’attaque à la comédie musicale. Entretien.


 

Avec « Contact », vous tentez un genre nouveau pour vous, la comédie musicale. Ça faisait longtemps que ça vous trottait dans la tête ?
Très longtemps. Disons que c’est avec la comédie musicale que j’ai découvert la danse. Des Fred Astaire, des « Singing In The Rain », « West Side Story », « Les Demoiselles de Rochefort », ça m’a marqué quand j’étais enfant, cette légèreté, ce côté divertissant qui parle à tout le monde, cette manière de mélanger les arts. Mais je savais aussi que je m’attaquais à un art extrêmement difficile – d’autant plus que le chant ou le fait de devoir raconter une histoire, ce n’est pas ma spécialité. Un genre fascinant et merveilleux mais qui, à l’heure où les gens se lassent très vite de tout, peut facilement tomber dans le ringard. Je marchais sur un fil, et j’ai voulu voir si j’arriverais à en faire quelque chose.

Vous traduisez ça par un nouveau “spectacle total”, montrant par une mise en abyme les coulisses de la création d’un spectacle…
Oui, j’ai toujours aimé le grand spectacle, celui qui intégre beaucoup de choses différentes. Pour le coup, c’est du très grand, avec 14 danseurs de 24 à 60 ans, depuis des artistes aériens passés par le Cirque du Soleil jusqu’à Christophe Salengro, et deux musiciens, les grands décors... Mais pour réussir cette mise en abyme, j’ai fait le pari de la fragilité du live : tout est joué en direct, la danse, le chant mais aussi la vidéo, ou la musique de Pierre Le Bourgeois avec Nosfell sur scène. Ça a tendance à disparaître, ça, les enchaînements d’aujourd’hui sont de plus en plus parfaits. J’ai voulu une plus grande authenticité, en espérant qu’une émotion plus grande s’en dégage. De cette manière aussi, il s’adresse vraiment à tout le monde : les gens peuvent venir pour le seul plaisir de la danse, mais aussi pour l’histoire, le texte, la musique...

Le spectacle multiplie les hommages, des grands classiques du musical jusqu’à Pina Bausch. Pourquoi elle en particulier ?
C’est vrai que le spectacle balaie des influences très larges, beaucoup de couleurs différentes. L’hommage à Pina, j’y pensais depuis sa disparition : ses danses chorales, en particulier « Kontakthof », duquel « Contact » tire son nom, m’ont beaucoup marqué quand j’avais 20 ans. Alors elles avaient pour moi toute leur place dans le spectacle, même si leur inspiration est différente. Le monde moderne permet ça, avec toutes les références qui s’y télescopent et l’habitude du zapping. Mais je n’ai pas voulu faire de la copie de ces classiques – je ne leur arriverais sûrement pas à la cheville –, alors on n’est pas dans des références trop plaquées. Mon envie était d’emmener les gens ailleurs, de rendre hommage à ces temps-là, à cette légèreté, mais avec une lecture d’aujourd’hui.

Justement, la note d’intention du spectacle balaie encore plus large, citant aussi le voguing, les jetés du rock, le Harlem shake. Vous avez tout de même réussi à donner une cohérence à tout ça ?
Bonne question. Difficile... Je savais qu’avec toutes mes envies, mes danseurs et leurs influences, il y avait de quoi partir dans tous les sens. Je travaille beaucoup comme ça, lançant les idées et recherchant ensuite la cohérence. Mais j’écoute aussi beaucoup le public par la suite et, d’après les retours que j’ai eu de la création à Rennes, la plupart des spectateurs ont réussi à se faire leur propre idée de la trame, de là où ça menait. Mais pas tous, alors je l’ai retravaillé. Les gens savent que, parfois, je fais des choses étranges. Si c’est voulu, c’est bien mais, si c’est mal perçu, j’essaie d’y remédier. Le spectacle est jeune, il change encore en permanence. À Saint-Médard, ce seront les premières dates de tournée : premiers montages, nouveaux calages... De quoi apporter encore de nouvelles améliorations – c’est aussi ça qui est excitant ! •

Recueilli par Sébastien Le Jeune

De jeudi à samedi, 20h30, 20-30€. Navette gratuite depuis les Quinconces (allées de Bristol) jeudi à 19h30.
Attention, pour des raisons techniques, la représentation prévue dimanche à 17h a dû être annulée : échanges possibles pour le vendredi ou samedi soir.
Détails et réservations sur www.lecarre-lescolonnes.fr

Photo : Un casting de poids avec 14 danseurs dont Christophe “Groland” Salengro, et Nosfell en live © Laurent Philippe

 

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