Revoilà Claudia Tagbo, l’une des “nouvelles têtes” du stand up lancées par le Jamel Comedy Club, pour la troisième fois à Bordeaux, toujours avec son premier spectacle, « Crazy ». Elle s’installe non pas un mais deux soirs au Fémina. Entretien.


Déjà plus de trois ans que vous tournez non stop avec « Crazy ». Comment expliquez-vous cette longévité ?

Je ne sais pas. Franchement, je ne pose pas la question comme ça. C’est dur à dire si ça dure depuis plus longtemps que d’autres humoristes – je ne regarde pas trop ce qu’ils font, les autres. Mes producteurs me trouvent des dates, me disent que les gens veulent me voir dans telle ou telle ville et j’y vais. 



De quoi ça parle, votre spectacle ?

Eh bien je me raconte. C’est un premier one woman show donc le principe, comme tout le monde, c’est de se raconter. Comment je suis arrivée en France, en Lozère, avec ma famille depuis la Côte-d’Ivoire, j’avais 13 ans. Les relations homme-femme aussi, ça marche bien, les gens se disent « moi aussi » ou « elle a trop raison ». Mais je ne parle pas de politique ou d’économie ni d’aucun autre sujet d’actualité.



Pour apporter la touche « Crazy » [folle, ndlr], vous chantez, dansez sur scène, un peu à l’américaine. Il y a des personnalités en particulier qui vous ont inspirée ?

Oh, il y en a plein qui ont fait ça ici aussi, comme Jacqueline Maillan ou Muriel Robin. Non, moi, je suis comme ça dans la vie, je fais la folle, alors j’ai mis ça dans le spectacle parce que ça me ressemble.



Au départ, vous suiviez une formation de théâtre plutôt sérieux. Quel a été le déclic pour vous orienter vers le stand up ?

Des rencontres, comme tout le monde. En 2006, je suis tombée sur l’équipe de Kader Aoun, qui montait son projet de Comedy Club autour de Jamel Debbouze, l’idée était de réunir les énergies d’une quinzaine de personnes. Et j’en ai fait partie.



Celle avec Fabrice Éboué a été déterminante, non ? En plus de la mise en scène, n’a-t-il pas beaucoup travaillé sur l’écriture du spectacle ?

Vous savez, le rire est un exercice très particulier parce qu’il touche à l’intime chez chacun de nous. Alors se raconter et faire rire tout le monde… Pour ça on a beaucoup échangé avec Fabrice, pour transformer mon histoire en un spectacle qui fait rire. Parce que, lui, il a le sens de la vanne, il sait le faire. •

Recueilli par Sébastien Le Jeune 


Ce soir et demain, à 20h30, au Théatre Fémina, 29-35€. Réservations via les réseaux habituels.

Photo : Le Fémina en prend pour deux soirs de Claudia Tagbo © John Waxx