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Palazzo Magrez PDF Imprimer Envoyer
Dimanche, 03 Juillet 2011 22:32

Il est peu connu, mais c’est certainement l’un des plus beaux hôtels particuliers de Bordeaux. L’Hotel Labottière (à ne pas confondre avec le Petit Hotel Labottière, dans le même quartier), est installé près de la rue David Jonhston au coeur d’un parc aménagé en jardin à la française. Ce qui était à l’origine une demeure de campagne, construite en 1773 par les frères et libraires Labottière, est en passe de devenir l’un des grands lieux bordelais de l’art contemporain.

Racheté par l’homme d’affaires Bernard Magrez il y a quinze ans, l’hôtel Labottière devient en effet progressivement le coeur de son tout jeune Institut culturel. Une sorte de Villa Médicis ou de Palazzo Grassi à la bordelaise. Toutes proportions gardées, bien sûr. Mais quand même.

Expositions et résidences
L’Institut culturel Bernard Magrez est une initiative privée de mécénat artistique constituée sous la forme d’un fonds de dotation. Cela veut dire qu’il contribue financièrement à l’organisation d’actions culturelles ou au fonctionnement de certaines institutions et qu’il soutient des artistes en leur achetant ou commandant des oeuvres. Passionné d’art depuis longtemps, collectionneur de calices notamment, le magnat du vin ajoute ainsi son nom à la liste des hommes d’affaires qui décident de consacrer une partie de leur fortune au mécénat artistique et culturel (une passion qui permet aussi de défiscaliser, rappelons-le). Avec l’hôtel Labottière cet engagement est en train de prendre une autre ampleur puisque le site va devenir un lieu d’exposition ouvert au public et accueillir des artistes en résidence. Une première étape a été franchie au printemps avec l’installation dans le bâtiment d’une partie de la collection privée de Bernard Magrez, jusqu’ici rassemblée au château Pape Clément. Une vingtaine d’oeuvres (peintures, photographies, scultpures, vidéos...) est présentée dans les pièces du rez-de-chaussée, dans le cadre de l’exposition «Créations vertueuses». Elles portent la signature d’artistes connus et reconnus (Andy Warhol, Robert Combas, Bernard Buffet, Benoit Maire, Martial Raysse...) ou de jeunes talents que l’Institut a décidé de soutenir. Comme le plasticien Laurent Valéra, dont l’oeuvre «miam» (quatre lettres multicolores constituées de dizaines de petites cuillères en plastique translucides) trône déjà dans le cabinet de curiosité de l’hôtel Labottière, et qui deviendra à l’automne l’un des trois artistes plasticiens résidents de l’institut. Il s’installera dans un atelier et un appartement situés en bordure du parc. Logé et financé (5000€ par trimestre), il pourra se consacrer à son art. «J’ai eu beaucoup de chance dans ma vie, ne cesse de répéter Bernard Magrez. Je souhaite aujourd’hui rendre ce qui m’a été offert en donnant leur chance aux jeunes créateurs.» C’est Ashok Adicéam, manager et programmateur artistique, commissaire d’expositions, qui a pris la direction de l’institut. Il fut auparavant chargé du développement du Palazzo Grassi de Venise, où sont exposées les oeuvres de la collection d’un mécène autrement plus célèbre, François Pinault. Ici les moyens ne sont pas les mêmes, mais l’ambition de promotion des jeunes artistes et de médiation vers le grand public est réelle.

Trois lieux dédiés à l’art

Outre l’hôtel Labottière, consacré à l’art contemporain, deux autres propriétés de Bernard Magrez exploreront d’autres domaines : le Château Fombrauge (grand cru de Saint-Emilion) accueillera des musiciens en résidence. Pour les violonistes, l’homme d’affaires a acquis un Stradivarius au printemps. Le Château La Tour Carnet, grand cru du Haut-Médoc où Montaigne et la Boétie firent connaissance, sera quant à lui consacré à la littérature. A Bordeaux, l’Hôtel Labottière ouvrira réellement ses portes au public à l’automne (pour l’heure les visites se font sur rendez-vous) et accueillera dès lors, outre le fonds de l’Institut, des expositions temporaires, des galeristes, un café et un lieu de médiation. Plus tard, les jardins pourront accueillir des sculptures. A 5€ l’entrée, le centre espère attirer une centaine de visiteurs par jour en rythme de croisière. Et devenir ainsi un lieu incontournable dans le paysage de l’art contemporain à Bordeaux. Reste à voir quel accueil lui sera réservé par le public et par le milieu culturel et artistique local.•
Sophie Lemaire
Institut culturel Bernard Magrez, 5 rue Labottière. Infos : 05 57 99 38 45.

 

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