A la tête de la société de production de spectacles Euterpe Promotions, Michel Goudard est l’un des principaux organisateurs privés de spectacles à Bordeaux.

Il programme des rendez-vous au théâtre Fémina, qu’il gère via la société Alhambra, mais aussi à la Patinoire, la Médoquine, parfois à Barbey ou au Krakatoa. Il est aussi le patron du réseau de billetterie Box Office (10 points de vente dans le sud-ouest). Entretien.

Comment se porte le monde des producteurs en cette rentrée ?
MG : Pour la première fois depuis que je fais ce métier, je constate qu’il y a une vraie crise qui touche le monde du spectacle. Depuis le printemps, les ventes de billets sont en baisse. On a claironné pendant des années que cette activité était la poule aux oeufs d’or, mais nous sommes dans une prise de risque permanente et nous n’avons pas de réserves qui nous permettent de faire face à des périodes de crise. C’est un leurre pour les artistes de penser que le spectacle vivant peut pallier le manque de revenus lié à la baisse des ventes de disques. De toute façon, il est selon moi indispensable de faire un audit de cette profession pour mettre un terme à certaines situations aberrantes.

A quoi pensez-vous ?
à certains festivals, qui nous font une concurrence déloyale en profitant de leur statut d’association loi 1901. Nous sommes, nous producteurs privés, une véritable activité économique génératrice d’emplois. Les festivals ont une légitimité lorsqu’ils programment quelques têtes d’affiche dans le but de faire connaître, parallèlement, des artistes émergents. Or ça n’est souvent plus le cas. Il y a de plus en plus de festivals. Ils programment des artistes connus et développent une véritable activité économique en s’appuyant sur une armée de bénévoles. Mais il y a d’autres aberrations, liées notamment au manque de coordination des politiques de diffusion des spectacles. Comment expliquer, par exemple, qu’il y ait trois Smac (scènes labellisées pour les musiques actuelles, ndlr) sur la CUB ? C’est trop, on ne voit ça nulle part ailleurs. 

êtes-vous impatient de pouvoir programmer des spectacles dans la future Arena ?
Pas spécialement. J’attends tranquillement, mais pour le moment je n’ai guère de nouvelles. Evidement, ce sera bien d’avoir un nouvel équipement de grande taille. Cela dit, la Patinoire n’est certes pas un lieu de travail d’excellence, mais on peut parfaitement bien y travailler depuis que la mairie a réalisé d’importants travaux pour l’acoustique et l’accueil des artistes. Cette salle, de taille plus modeste que la future Arena, a aussi l’avantage d’être en centre-ville. D’ailleurs je milite pour qu’elle reste un lieu de spectacles et qu’on en fasse même un lieu de vie quotidien.•

Propos recueillis par Sophie Lemaire

Spectacles :
octobre : Corneille, le 6 à Barbey; Joan Baez, le 9 au Fémina (complet); F. Luchini, les 12 et 13 au Fémina; S. Guillon, les 14 et 15 au Fémina; J. Debbouze, le 18 à la Patinoire; N. Yanofsky, le 19 au Fémina; The Kooks, le 19 à la Médoquine; James Blunt, le 22 à la Patinoire; Harmonie de Bordeaux, le 22 au Fémina; Camille, le 24 au Fémina
novembre : Ch. Bradley, le 2 à Barbey; Michèle Bernier, le 3 au Fémina; Sizzla, le 4 à la Médoquine; P. Personne, le 4 au Fémina; Brit Floyd, le 9 au Fémina; D. de Lacoste, le 9 au Trianon; Air Bag One, le 12 à Barbey; Chantal Goya, le 12 à la Patinoire; Méditerranée, le 13 au Fémina; Juliette, le15 au Fémina; L. Gerra, le 16 à la Patinoire; Starliners, le 16 à Barbey; Ben l’Oncle Soul, le 17 à la Patinoire; Th. Fersen, le 17 au Fémina; Sinsemilia, le 19 à la Médoquine; Scorpions, le 19 à la Patinoire; F. Pagny, le22 à la Patinoire; Y. Noah, le 23 à la Patinoire; Merry Christmas Gospel Tour, le 23 au Fémina; La tournée des 90’s, le 24 à la Patinoire; Ch. Aznavour, le 26 à la Patinoire; Cauet sur scène, le 26 au Fémina; Oui Oui et le cadeau surprise, le 27 à la Patinoire

Infos et résa : www.box.fr