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Voyage au bout de la night avec "Bliss", nouvelle création d'Anthony Egéa PDF Imprimer Envoyer
Mercredi, 10 Décembre 2014 06:00

Après avoir fait danser la place Saint-Michel pour l’inauguration de Novart, Anthony Égéa et sa Cie Rêvolution sont de retour dès vendredi au TnBA pour huit représentations de « Bliss » (“extase” en anglais), une vibrante plongée dans l’univers electro créée en septembre au festival Cadences d’Arcachon. Entretien.


 

D’où vous est venue cette idée d’immersion dans le monde du clubbing ? D’un vécu personnel ?

Oui, j’ai passé pas mal de temps dans ma jeunesse dans les boîtes electro, les sound systems, les rave parties. À l’époque, dès les années 1980, j’y étais tous les week-ends, à montrer ma danse, à étaler ma technique issue du hip hop. C’était alors tout un rapport à la musique, très simple et très fort : on était dans un groove, dans le style, les effets, l’apparat. Un phénomène hérité du disco-funk des 70’s, qu’on pouvait déjà voir dans l’émission américaine « Soul Train » – j’y consacre d’ailleurs un tableau dans ce spectacle.


C’est donc un mouvement que j’ai pu observer de l’intérieur, parce que j’ai vraiment baigné dedans. Ça m’a toujours fasciné, l’influence de cette musique sur le corps, l’adrénaline, le rythme cardiaque. Surtout, l’electro arrive, par l’intelligence de sa conception, à maintenir cet état de tension et à emmener des masses dans des états seconds, proches de la transe.



Du point de vue d’un simple amateur de boîtes de nuit, la danse des clubbers peut paraître très individuelle, voire désordonnée… Comment avez-vous réussi à la structurer, à la rapprocher de votre univers d’origine, le hip hop ?

C’est vrai, il y a d’abord quelque chose de très personnel dans cette transe, proche de la folie, chacun peut y réagir à sa manière. Pourtant, avec le son répétitif, tous battent au même rythme, à l’unisson, on bascule dans l’alchimie collective. Pour en revenir au hip hop, il faut souligner que, depuis l’apparition des premières boîtes à rythme dans les années 1970, l’electro a beaucoup contribué à l’évolution du hip hop – depuis le pop et le lock, jusqu’à l’abstract style plus récent. 


Au cours des auditions des danseurs, j’ai donc recherché des gens qui avaient aussi une connaissance de ce milieu de la dance et du clubbing. Des danseurs passés par l’univers des battles, des house dancers, des amateurs de new style, de voguing ou de danse electro (dont la tecktonik, le plus connue). Ce qui m’a toujours intéressé en tant que chorégraphe, ce n’est pas le seul hip hop, mais le métissage des techniques de danse, et la richesse corporelle qu’il entraîne.



Il n’y a eu pour l’instant que quelques dates en tournée depuis la création à Arcachon. Quels sont les retours ? Comment se profile la suite ?

Au niveau du public, l’impact a été jusqu’ici assez énorme, c’est une chance ! Ce qu’on a entendu souvent, c’est que les spectateurs s’étaient retrouvés embarqués, emballés par l’“énergie dévastatrice” qui se dégage de la pièce. Il faut dire que c’est un spectacle complet, avec 10 danseurs sur scène, deux musiciens en live, une scéno importante et des dispositifs scéniques originaux – la cage en verre, la danse au casque… C’est un tout, qui a séduit, semble-t-il. 


Et côté pro, au-delà de nos partenaires qui nous ont soutenu pour la création et le diffuse donc, ça s’annonce bien : on dépasse la vingtaine de préachats et options, déjà un bon succès et le bouche à oreille fonctionne déjà. Il faut attendre les dates à venir, sur les scènes les plus repérées par les professionnels, Bordeaux, et Paris en suivant. On croise les doigts, comme on dit, mais j’ai plutôt un bon feeling pour la suite… •

Recueilli par Sébastien Le Jeune

Au TnBA, dès ce vendredi 12 et jusqu’au samedi 20, 20h30 sauf les 17 et 19 (19h30) et ce dimanche 14 (16h), relâche lundi, 9-25€. www.tnba.org ou tél. 05 56 33 36 80.

Ce vendredi 12, on peut aussi voir sa création jeune public « Dorothy », d’après « Le Magicien d’Oz », au Bois fleuri de Lormont (dès 7 ans, 20h30, 3-6€). Tél. 05 57 77 07 30.

www.cie-revolution.com

Photo : « Depuis les premières boîtes à rythme, l’electro a beaucoup contribué à l’évolution du hip hop. » © Pierre Planchenault

 

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