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Kyo, un comeback en bon « Chemin » PDF Imprimer Envoyer
Lundi, 15 Décembre 2014 06:00

Il est des comebacks laborieux, et d’autres qui semblent comme couler de source, tel celui de Kyo, revenu avec son 4e album « L’Équilibre »... 10 ans après le précédent ! Voilà qui méritait un grand entretien avec Florian Dubos, le volubile guitariste et second chanteur du quartet derrière le leader Benoît Poher, avant leur concert de ce mardi à la Médoquine de Talence.

 

Pourquoi un si long break ? Trop de pression ? Des envies d’autres choses ?

Déjà, ça ne devait pas être aussi long ! (rires) On était partis sur un an ou deux, le temps de mener à bien d’autres projets, chacun de notre côté. Finalement, chaque projet a plutôt pris trois ans – en particulier, les deux albums (en anglais) et les tournées d’Empyr, avec Ben. En fait, il faut bien voir qu’on avait seulement 26 ans au moment du break, et on commençait à sentir la saturation, la fatigue, après deux albums et deux tournées de Kyo, plus la médiatisation… Le succès te prend tout ton temps. 


On avait envie de revenir à un truc plus “normal”, d'essayer des choses différentes, de sortir du cycle logique du succès – un album une tournée et ainsi de suite. C’était tentant de rester dedans, mais on avait peur de finir par faire toujours la même chose. Au final, ça nous a fait du bien, on a écrit pour d’autres, on s’est enrichi au contact d’autres groupes, d’autres artistes. Même si ça a été long… Cela dit, ça fait déjà deux ans et demi qu’on s’est remis au travail avec Kyo.



C’est ce qui s’appelle soigner son retour…
(Rires)
Ouais, on est perfectionnistes. Tout ce temps, on a écrit plus d’une cinquantaine de chansons, pour en garder peu – 12-13 pour le disque. On avait vraiment besoin de se rassurer, de se dire qu’on avait bien creusé dans toutes les directions qui nous intéressaient. Au point où on en était, on s’est dit “six mois de plus ou de moins, ça ne changera pas la donne, autant faire les choses bien, mettre toutes les chances de notre côté”…


Pourtant, en dix ans, le milieu du disque et de la musique a changé considérablement. Vous l’avez ressenti ? Appréhendé ?

Oui, ça, on savait que, de nos jours, des succès comme on peut en avoir eu il y a dix ans, ça arrive rarement maintenant. Mais ce qui n’a pas changé, c’est qu’il faut y croire, y aller à fond : on n’est jamais sûr de ce qui va se passer avant de sortir le disque. Là, c’est vrai que ça nous paraissait un peu fou d’imaginer de toucher autant de public qu’avant. Est-ce qu’on allait titiller sa curiosité, celle des médias ? Ça joue à peu de choses, finalement, alors autant se faire plaisir et être fier de ce qu’on a fait.



Vous avez douté, non ? La façon dont vous avez sorti les deux vidéos coup sur coup, celle du « Graal » d’abord, très différente du Kyo d’avant, et aussitôt après celle de « L’Équilibre », comme pour rassurer vos fans d’hier…

C’est vrai, on a beaucoup hésité entre les deux. « Le Graal », c’est un titre plus dansant, plus immédiat, plus frais, plus dans l’air du temps. Un exemple de ces nouvelles choses qu’on avait tentées depuis deux ans – mais aujourd’hui les modes changent si vite, on espérait ne pas être déjà trop ringards… Et puis ce titre n’était pas représentatif à lui seul de la couleur de l’album, c’est pour ça qu’on a voulu montrer tout de suite les deux facettes, pour que tout le monde puisse se faire une idée.



Fondamentalement, on n’a pas l’impression que vous avez beaucoup changé. Mûri, peut-être ?

Un peu, j’espère (rires) ! On a pas mal fait évoluer nos arrangements mais, surtout, ça s’en ressent dans les textes. L’angle, la façon dont on raconte les histoires sont différents : sur le même thème de la vie de couple, « Le Chemin » c’était autour de ces passions qui nous déchirent quand on a vingt ans, « L’Équilibre » c’est une réflexion sur les années qui passent, sur la façon d’entretenir la flamme dans la durée. Normal… Et puis « Le Graal », ça parle de la recherche de l’éternelle jeunesse, un thème qui a du sens quand on a 30-35 ans – ça aurait fait bizarre qu’on aborde ça quand on avait vingt ans ! (rires)



Ça a l’air d’être bien reparti pour vous en tout cas – l’album n°2 des ventes à la sortie, une tournée qui fonctionne bien… Est-ce que ça se traduit par de nouveaux fans ?

Complètement ! On est agréablement surpris aux dédicaces et aux concerts : on croise maintenant deux voire trois générations ! Des “anciens” qui ont l’air d’aimer, des jeunes de 15 ans qui nous découvrent – parfois en nous ayant entendu très tôt, avec leurs parents. D’ailleurs, on voit beaucoup de paires parent-enfant, à se demander qui est le plus fan, la mère ou la fille ! Au-delà de ça, ce qui fait vraiment plaisir, c’est qu’il y a un vrai engouement sur le nouvel album : au concert, les gens sont autant à fond sur « Le Graal » que sur « La Dernière Danse ». Ça fait du bien de se dire que les gens ne sont pas juste venus pour entendre les “golds” d’il y a 10 ans…



Très bien, donc, on se donne rendez-vous demain pour le concert à Talence, puis entre 2022 et 2024 pour la suite ?

Exactement ! (rires) Non, cette fois, on va essayer d’être plus raisonnables – ”bons élèves” (rires). On a déjà commencé à réfléchir à la suite, on écrit beaucoup en parallèle de la tournée… C’est bon signe, on devrait enchaîner assez vite… Dans moins de huit ans, promis ! • 


Recueilli par Sébastien Le Jeune

Demain mardi 16, à la Médoquine (Talence), 20h, 35€. Tél. 05 56 48 26 26 et réseaux habituels.

Photo : Fabien, Benoît, Florian et Nicolas, 10 ans après « Le Chemin ». Mûris ? « Un peu j’espère ! » dit Florian en riant. © Sony Music

 

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