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Bissière, l’émotion en pleine figure PDF Imprimer Envoyer
Jeudi, 18 Décembre 2014 06:00

« Figure à part », un titre fort bien trouvé pour la nouvelle exposition à la Galerie des Beaux-Arts : ce “Bordelais de Paris”, né dans le Lot-et-Garonne, est l’une des grandes figures de l’art moderne, bien que résolument inclassable.


 

Et l’émotion est au rendez-vous à plus d’un titre. D’abord parce que cet accrochage, en coproduction avec le Musée de Lodève (dans l’Hérault), marque le cinquantenaire de la disparition de cet artiste majeur mais injustement méconnu du XXe siècle (1886-1964). Ensuite, parce que sa petite-fille, Isabelle Bissière, a collaboré au commissariat de l’exposition, la rendant plus vivante encore. Enfin, tout simplement parce que, comme le rappelle cette dernière « Bissière voulait qu’une émotion s’installe entre ses toiles et ceux qui les regardent ».


Avec une centaine de toiles – plus quelques tapisseries remarquables – réparties sur les trois niveaux, le pari est réussi. Le parti pris de la rétrospective chronologique fonctionne plutôt bien pour un artiste comme Bissière, sa création avançant par vagues bien distinctes. À l’aube de sa carrière, des bancs de Montesquieu à Bordeaux à ceux des Beaux-Arts de Paris, il se liera d’amitié avec Jean Dupas ou André Lhote, puis Braque et Juan Gris qui achèveront de le convertir à la modernité. Pour autant, l’homme – qui enseignera à son tour à des Manessier, Le Moal, Vieira da Silva... au sein de la fameuse Académie Ranson – restera rétif à toute étiquette slalomera entre figuratif post-cubisme et non-figuration (et ne lui dites pas “abstrait” !).

Un art où la figure va tout doucement s’effacer derrière des explosions de couleurs et de signes. Un art chargé de poésie et de lumière, même au soir de sa vie, lorsqu’il exorcise le deuil en continuant à dialoguer avec son épouse disparue au travers d’un extraordinaire « Journal en images ». 
En 1964, Bissière représentait la France à la Biennale de Venise. En 1965, « Sud Ouest » saluait avec la rétrospective Bissière posthume à Bordeaux la « première exposition officielle d’art abstrait dans la ville ». 2014, le grand retour : il était temps ! • SLJ

Galerie des Beaux-Arts, place du Colonel-Raynal, jusqu’au 15 février, 11h-18h sauf mardis et fériés, 3,50-6,50€. www.musba-bordeaux.fr 

Photo : Après les toiles de jeunesse (très rarement montrées, voir notre édition pdf), la figure se fera cubiste avant de glisser après-guerre vers le signe et s’effacer dans le non-figuratif. © ADAGP 2014

 

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