Ce bateau-là ne part pas en croisière, mais on devrait quand même bien s’amuser à bord. Amarré dans le Bassin à Flot n°1, l’I.boat (pour «intelligent boat») ouvrira ses portes au public jeudi soir.

Et commencera par trois grosses soirées de fête gratuite, histoire de bien planter le décor. Mais ne dites pas à son équipage que le I.boat ne sera qu’une boite de plus, certes flottante, dans le paysage nocturne bordelais. Le projet affiché va bien au delà, ambitionne de faire de cet ancien ferry un véritable centre culturel dédié aux arts visuels et cultures digitales. Quant au clubbing, qui y aura en effet toute sa place, il sera guidé par des «choix artistiques». Petite visite à bord avant l’ouverture de la passerelle.

Trois niveaux, deux bars, un restaurant
Sur sa coque fraîchement repeinte l’I.boat arbore encore son nom de baptême, un peu moins glamour : la Vendée, souvenir d’une première vie de ferry reliant l’île d’Yeu au continent. De longs mois de travaux, qui s’achèvent ces jours-ci en sprint final, l’ont largement transformé. Au niveau du quai, un restaurant sera ouvert midi et soir (environ 80 couverts, formule midi à 14€). A l’avant, la terrasse accueillera un premier bar. Au dessus, un bar à cocktail, une deuxième terrasse, et à l’arrière un espace réservé aux événements et expositions. En bas, la salle de concerts et clubbing, équipée en matériel dernier cri, capable d’accueillir 400 personnes. «C’est une jauge intermédiaire, intéressante pour ce type de musique à Bordeaux» juge Michèle Daroque, chargée de la communication, qui cite souvent en référence l’ancienne salle bordelaise le Zoobizarre. Depuis la fermeture récente du 4Sans, il y a de l’espace sur le créneau de la musique electro à Bordeaux. Mais l’I.boat entend y occuper une place à part, résolument haut de gamme.

Petit cousin du Batofar
La Vendée appartient aux propriétaires de la péniche-club parisienne branchée le Batofar. Après avoir envisagé plusieurs scénarios, c’est à Bordeaux qu’ils ont choisi d’amarrer le ferry, et à Olivier Guet qu’ils en ont confié l’exploitation. Les deux embarcations vont fonctionner de façon indépendante mais les deux équipes travailleront parfois ensemble pour faire venir des plateaux artistiques relevés et pointus. Et l’esprit Batofar sera bien là. La péniche parisienne se présente comme un «navire de curiosités sensorielles», a créé un laboratoire de création visuelle baptisé Ublo. L’I.boat veut faire de même : travailler les interactions musique et image, attirer des «VJs» autant que des DJs, diffuser de la musique électronique pointue et «intelligente», créer son Ublo et le confier à Bruno Corsini, proposer des rendez-vous décalés... Bref, inutile d’appeler l’I.boat pour organiser une soirée étudiante.•
Sophie Lemaire

I.boat opening : 3 soirées gratuites (sur invitation) jeudi, vendredi et samedi. Avec jeudi le concert de Baxter Dury. www.iboat.eu