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Première exposition à l'Institut culturel Bernard Magrez PDF Imprimer Envoyer
Lundi, 17 Octobre 2011 13:29

On avait eu un premier aperçu prometteur de l’Institut Culturel Bernard Magrez à la fin du printemps, alors qu’il accueillait ses premiers artistes en résidence. Depuis ce week-end, l’hôtel Labottière présente sa première exposition.

Initiative privée de mécénat artistique créée par le magnat du vin Bernard Magrez, l’Institut se concrétise pour le grand public par l’ouverture de ce Centre d’art situé au coeur de Bordeaux, dans un magnifique hôtel particulier entouré de jardins à la française. Pour 6€ (tarif plein), on pourra désormais y découvrir tout au long de l’année des expositions d’art moderne et contemporain. Un nouveau musée, en somme, qui affiche de hautes ambitions. La liste des artistes représentés dans cette première exposition peut d’ailleurs en témoigner :
Picasso, Giacometti, Opalka, Klein, Kentridge... autant de grands noms susceptibles d’interpeller les néophytes et d’amener vers la découverte d’autres artistes certes moins médiatiques, mais déjà valeurs sûres de l’art contemporain. « C’est l’une de nos raisons d’être, affirme le directeur de l’institut Ashok Adicéam : faire comprendre l’art contemporain au plus grand nombre. Pour accompagner la rencontre avec les oeuvres, nous proposerons bientôt chaque vendredi des rencontres avec les artistes exposés.»

à la recherche du temps perdu
Pour ce premier rendez-vous avec le grand public, le directeur s’est aussi vu confier le commissariat de l’exposition inaugurale. Baptisée «L’Etoffe du temps», c’est autour d’un questionnement à la fois intime et universel qu’il l’a bâtie. Avec comme fil conducteur «le paradoxe entre la compréhension intuitive du temps que nous avons tous, et en même temps notre incapacité à l’expliquer», résume Ashok Adicéam. L’exposition s’articule donc entre deux conceptions du temps : un temps intelligent que les hommes s’ingénient à maîtriser, mesurer, compter. Et un temps plus intuitif de la méditation, de la mélancolie, de l’abstraction. Dans les salons de l’hôtel Labottière, vingt oeuvres (sculptures, peintures, installations, photographies et vidéos) viennent témoigner du regard porté par 19 artistes sur cette question du temps. Ainsi les trois autoportraits photographiques de Roman Opalka, peintre franco-polonais décédé cet été, dont l’oeuvre singulière fut guidée par l’obsession du temps qui passe. Pris à plusieurs années d’intervalle, ils sont le témoignage de l’empreinte du temps sur son visage, peau et cheveux de plus en plus blancs comme les toiles qu’il peignait. Blanche aussi, la tenue des six femmes évoluant dans la vidéo «Tracking happiness» de Mircea Cantor. Dans une ronde sans fin, chacune efface les traces laissées au sol par la précédente. Juste à côté, les «Quatre femmes sur socle» d’Alberto Giacometti font face aux cadres sans visage des «Reines de France» d’Anselm Kiefer et voisinent avec la «Femme assise» de Picasso. A l’extérieur, «le Gisant Youri Gagarine» de Xavier Veilhan, qui fut exposé à Versailles en 2009, réserve un accueil spectaculaire et mélancolique aux visiteurs. Le cosmonaute est couché au sol, une partie de son abdomen s’est détachée du corps, reposant près de lui comme une planète. Sur le perron de la bâtisse XIIIe, entre les arbres biens taillés et les allées tracées au cordeau, sa présence est d’autant plus incongrue, symbole de la course vaine dans l’espace et après le temps.• SL
Ouvert du mardi au samedi, 12h-18h (20h le vendredi). Tarifs : 3-6€.

 

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