« À l’ouest », le dernier album de Paul Personne est paru en deux Cds, « Face A » sorti en juin dernier et « Face B », dans les bacs depuis la mi-septembre.

À 62 ans, celui que l’on étiquette comme le bluesman français, sera en concert vendredi prochain à la Rock School Barbey. Sa voix chaude est toujours là. Sa musique aussi, mélodique et authentique.

Pourquoi ces deux disques à trois mois d’intervalle ?
J’étais à la tête d’à peu près 85 chansons dont certaines étaient souvent à moitié finies. J’avais ces copains qui habitent à 30min de chez moi, des musiciens avec qui je fais des bœufs de temps en temps et que j’ai déjà pris en première partie de mes concerts. Ils forment le groupe «À l’ouest». Je leur ai proposé de travailler sur la structure des morceaux. Ils avaient la fraîcheur et une envie de faire. J’ai découvert un studio pas très loin de là où je vis. Les BB Brunes, Camille… y sont passés. On a pris le temps d’avancer tranquillement pour se retrouver à la tête d’une vingtaine de chansons. J’ai pris celles qui sonnaient live de manière à pouvoir les jouer de suite sur scène. Mais j’avais encore plein de titres ! On a coupé la poire en deux. « Face A » est sorti le 30 mai ce qui m’a permis de finir le mixe des morceaux de « Face B », le deuxième disque.

Guitare, basse, batterie et voix, on a le sentiment que vous souhaitiez aller à l’essentiel…
Je ne voulais pas de clavier, de percussions, de choristes. Les morceaux sont comme on les a enregistrés. On a à peine rajouté des guitares acoustiques par endroit. La plupart des solos de guitare sont des premières prises. Dans le studio, la batterie était au milieu. On se regardait et on jouait. Je voulais rester connecté à l’émotion. La musique doit raconter des choses, y compris un solo de guitare. 

« To a Friend (Blues For Calvin) » est un hommage au chanteur et guitariste Calvin Russell décédé en avril dernier. Que représente-t-il pour vous ?
Le track listing était déjà arrêté au moment où j’ai appris la nouvelle de sa mort. Sa disparition m’a fait un truc. On avait de chouettes atomes crochus. Je voulais faire quelque chose. Je suis allé voir « À l’ouest » en leur proposant d’enregistrer un instrumental. Je ne voulais pas de mots de peur que ça devienne vite pathos. On a fait deux prises. C’est une mélodie avec deux guitares, un moment d’improvisation au regard. Ce sont des sentiments avec des hauts et des bas comme est la vie. Un petit coup de chapeau pour son envol.

C’est important de mouiller sa chemise sur scène ?
C’est ce que je fais depuis que je suis gosse. Mon but, même ado, n’était pas d’enregistrer des disques, d’être une star ou de passer dans le Top, c’était d’être avec mes copains dans une camionnette et d’aller jouer dans les maisons de la culture et les festivals. Monter sur scène et proposer au public un ping-pong émotionnel, c’est juste le besoin de sentir qu’on existe et qu’on sert peut-être à quelque chose.• Propos recueillis par Cyril Vergès
Paul Personne en concert vendredi à la Rock School Barbey à 20h30. 26€.