Toujours pas d’idées pour Noël ? C’est peut-être l’occasion de mieux faire connaître à vos proches les richesses de la vie culturelle locale.

Voici quelques suggestions piochées dans l’abondante production récente des écrivains, musiciens ou autres artistes girondins. ça vous changera de l’intégrale des Beatles et du dernier roman de Douglas Kennedy.

Au rayon livres
Les librairies bordelaises se sont une nouvelle fois décarcassées pour proposer des sélections de Noël bâties sur les conseils avisés de leurs chefs de rayon (à consulter sur leurs sites internet). Si vous voulez faire vos emplettes du côté des auteurs locaux, vous n’aurez pas de difficulté à trouver de quoi faire des piles au pied du sapin. Par exemple avec le deuxième livre du vénérable et talentueux mais néanmoins fictif Auguste Derrière, qui après «Les moustiques n’aiment pas les applaudissements» vient de publier «Les fourmis n’aiment pas le flamenco» (édition Castor Astral, 12,90€. Les véritables auteurs seront en dédicaces chez Mollat dimanche à 14h30). Une nouvelle compilation désopilante de jeux de mots, dictons, non-sens plein d’esprit ou calembours douteux. Un exemple ? «Qui goûte à un chaud lapin peut connaître l’amour du râble». Vous y trouverez aussi une large collection de réclames illustrées faisant la promotion de produits surprenants : les bottes People, les alaises Blaise ou le potage Mahal. Voila qui aura comme avantage immédiat d’occuper pendant au moins 10 minutes les conversations du soir de réveillon. Vous trouverez aussi certainement de quoi alimenter les conversations et raviver les souvenirs en feuilletant «Pougnacs et margnanes», le nouveau dictionnaire Bordeluche/Français de Guy Suire, rempli d’anecdotes et d’expressions idiomatiques puisées dans l’histoire et le patois local (éditions Mollat, 19€). Et si la soirée dégénère, vous pourrez toujours aller feuilleter les «Lettres d’engueulade» du Bordelais Jean-Luc Coudray, 62 lettres destinées à tous ceux qui fulminent de se trouver à cours d’arguments et de répliques cinglantes dans les moments où la répartie est de mise (éditions l’Arbre Vengeur, 13€).

Bandes dessinées
Bordeaux, qui se présente volontiers comme la «deuxième ville de France pour le nombre d’auteurs de BD», fournit dans ce registre aussi de bonnes idées de cadeaux. A commencer par un très bel album collectif piloté par le Bordelais David Prud’homme. «Rupestres» (Futuropolis) met en images le voyage souterrain de ces dessinateurs à la rencontre de leurs ancêtres, en quelque sorte, via les peintures rupestres qu’ils ont laissées sur les parois de plusieurs grottes. Le format hybride BD/illustrations et la narration en «cadavre exquis» en font une des belles réussites de l’année BD. Pour ceux qui voudraient en profiter pour mieux connaître Bordeaux et son histoire, il est possible d’opter pour «Apprenti», de Bruno Loth (l’histoire de l’apprentissage de son père sur le chantier naval de Bacalan) ou «les Historiettes» (lire ci-dessous) du trio Bast-Matyo-Emmel. Au rayon jeunesse, on conseille le très joli premier album de Julien Beziat, «Makö» (ed. Pastel, Pépite du premier album 2011 au Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil), qui raconte la fonte de la banquise à travers l’histoire d’un morse sculpteur et cartographe. L’auteur Blanquefortais sera en dédicaces samedi à la Machine à Lire (17h), occasion rêvée de personnaliser le cadeau.

Musique
Côté musique, les amateurs ne rateront pas l’anthologie Noir Desir, qui sera certainement l’une des belles ventes de ces fêtes de fin d’année (Barclay). Dans un registre différent,  Bertrand Cantat sort demain un livre-CD, «Choeurs», qui regroupe les 17 morceaux interprétés sur scène dans le cadre de la trilogie de Wajdi Mouawad consacrée à Sophocle «Des femmes» (Actes Sud, 18€).•
Sophie Lemaire