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Mademoiselle K, toujours un K à part PDF Imprimer Envoyer
Mardi, 17 Février 2015 06:00

Plus que jamais, Katerine Gierak montre à quel point elle occupe une place singulière dans le paysage du rock français. Avec « Hungry Dirty Baby », son 4e album studio, on la redécouvre sous un jour nouveau, portée par la langue de Shakespeare. Un choix qui a un prix : elle y a laissé sa maison de disques.

 


Il y avait des prémisses, de petits titres qui traînaient deci delà, au fil des albums et des faces B. L’anglais, le bilinguisme en général, c’était d’abord une histoire de famille pour cette Franco-Polonaise d’origine. Et puis, paradoxe pour une artiste toute sa vie influencée par des géants anglo-saxons, elle se retrouvait cataloguée « seule fille en France qui fait du rock en français ». « Au bout de trois albums en français, j’avais l’impression d’avoir fini un cycle, explique-t-elle. À 31 ans, j’avais besoin d’autre chose. C’était le moment ou jamais. »

Le moment de prendre ses cliques, ses claques et des cours d’anglais à New York, histoire de maîtriser parfaitement son sujet, puis détour par Londres pour enregistrer avec, à la réalisation, Richard Woodcraft (Last Shadow Puppets, Arctic Monkeys, Radiohead « In Rainbows »). Résultat, un album dégageant une énergie sans commune mesure avec ses précédents – pourtant porteurs des brillants « Jalouse » ou « Ça me vexe ». Onze diamants bruts entre ombre et lumière où étincellent un « Glory », le morceau-titre « Hungry Dirty Baby (Fuck You) », un « Walk of Shame »... « Des façons très punk et très crues de parler de romance et de manque d’amour... »

Car, si on veut bien se donner la peine de lire les textes, cette Mademoiselle K, on la reconnaît bien. « L’anglais m’a tellement renouvelée, tant mélodiquement que pour le chant. Mais c’est vrai que je reste la même personne, toujours avec ces thèmes, ces questions profondes du genre, de l’identité, de la sexualité qui m’obsèdent. C’est tellement moi et, pourtant, toute neuve dans la façon de parler de moi... »

L’ennui, c’est que sa maison de disques – Capitol/EMI pour ne pas la citer – avait tablé sur un nouvel album dans la langue de Molière. « Ils m’ont dit “Ce sera en français sinon on te vire”. Je l’ai fait en anglais. Je me fiche des quotas radio, de ce que pensent les gens. J’étais la première à me dire que je risquais de perdre une partie de mon public. Je trouve dommage que le label ait à peine daigné l’écouter – pas tellement une décision artistique de leur part... Mais bon, l’indépendance, c’est dur mais j’apprends beaucoup de choses. La liberté, le combat mené, donnent à cet album une aura particulière, quelque chose que je n'avais pas eu depuis longtemps, et le public suit alors que c’était loin d’être gagné ! » Well done, Katerine !  •

Sébastien Le Jeune

Mademoiselle K + Le A, jeudi 12 mars à Barbey, 21h, 18-21€.
Et en showcase le même jour à la Fnac, horaires à confirmer sur la section Bordeaux du site Fnac

Mademoiselle K, « Hungry Dirty Baby » (Kravache), 19€, prix nouveauté Fnac 14,99€

Photo : Portée par l’anglais, notre diva rock nationale ne s’est jamais autant mise à nu. © Iris Della Roca & Lou Levy

 

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