Avec sa ribambelle de concerts en ce mois de mars anniversaire, le Krakatoa en profite aussi pour mettre en avant la scène locale. Zoom sur Sébastien Bassin, alias Hørd, en ouverture de Koudlam, ce jeudi soir. Entretien.


Musique dense jouée live, lyrics et visuels soignés, atmosphère troublante... Les caractéristiques d’une scène darkwave/synthwave qu’on commence à bien repérer à l’extérieur ?

C’est vrai qu’on me parle beaucoup de la scène cold et dark de Bordeaux quand je tourne, et plus seulement de son côté rock garage. Il commence à y avoir pas mal de groupes à se réclamer de ces esthétiques, un peu plus dans l’air du temps. Pour autant, ça recoupe beaucoup de sons très différents – même celui de Volcan avec qui je tourne parfois. Mais on se connaît tous, on échange pas mal... J’imagine que c’est ainsi que naît une scène.

En ce qui me concerne, tout a démarré quand LDLF [son groupe cold rock, ndlr] a ralenti le rythme. Je me suis mis à travailler dans la continuité, dans la même couleur mais sans guitare. Jusqu’à me forger un répertoire à part, fin 2013. Une approche plus radicale dans les sonorités, la noirceur...



Ce qui vous a valu très vite une reconnaissance au-delà de Bordeaux – un peu par accident...

Oui, en tout cas, plus tôt que prévu : j’avais bricolé quelques démos en urgence en prévision d’une date, mises en ligne sur un Bandcamp provisoire. Le temps que je le désactive, quelqu’un avait rippé tous mes titres et les avait mis sur Youtube. Et c’est comme ça que « The Scrap Mag » de Barcelone m’a voulu sur sa compil’ annuelle !

Ça m’a aidé à passer de la conception à du plus formel, y compris les visuels du live par Loïc Doussin [dit “Doudou”, du collectif De Mèche, lire aussi ci-contre], qui les projettera en live ce soir. Et à partir de là, les dates ont commencé à s’enchaîner – Rennes, Toulouse, Nantes, Barcelone, Bruxelles, Paris à l’International et à la Mécanique Ondulatoire, l’Allemagne, bientôt l’Italie... En démarchant un peu façon DIY comme du temps de LDLF, mais on me propose aussi des dates, c’est la bonne surprise.


Tout ça sans “vrai disque” ?

C’est vrai. Mes deux premiers titres, sortis sur le label belge Romance Moderne, sont toujours disponibles... en ligne. Concrètement, le prochain EP sortira chez Stellar Kinematiks, le label franco-canado-australien basé entre Paris et Bordeaux, en avril, ce qui devrait donner lieu à d’autres sorties (45-tours, remixes...) et à un tout nouveau set par ici. Pour un passage à l’album, jamais simple, il faudra que je formalise ça de manière plus pro, peut-être dans les mois qui viennent. • Recueilli par SLJ


Au Krakatoa (Mérignac), ce jeudi soir, 20h, 17-20€. 
www.krakatoa.org ; soundcloud.com/hordmusic

Photo : Hørd, héraut d’une musique sombre mais pas triste, froide mais dansante, au visuel léché. © Loraine Rebaud