Final en apothéose d’un mois consacré au compositeur américain, «Gershwin Tempo» donne à voir au Grand Théâtre trois pièces éblouissantes, dont deux créations de Joey McKneely.

Le chorégraphe avait fait sensation en 2010 à Bordeaux avec sa tournée mondiale pour les 50 ans de «West Side Story». Une telle bonne impression que Charles Jude lui a proposé de se mettre à l’ouvrage pour le Ballet de l’ONBA. Ce que le Britannique a accepté de bonne grâce. D’abord, parce que les deux oeuvres qui lui reviennent dans ce programme comptent parmi les plus mythiques de Gershwin : «Rhapsody in Blue», ovni musical en 1924, entre jazz et classique, qui lui a ouvert les portes du succès, et «Un Américain à Paris», composée en 1951 pour le film éponyme de Vincente Minelli avec  Gene Kelly et Leslie Caron. Ensuite, parce qu’il avait carte blanche : «Charles m’a simplement dit : “Viens et crée !”, se souvient McKneely. Tout en étant d’un grand soutien, le directeur du Ballet est resté en retrait et m’a vraiment laissé les mains libres.»

«Énergique, enlevée, explosive»
Ces sept semaines de répétitions l’ont littéralement ravi. «Je ne suis jamais aussi heureux que parmi les danseurs mais, là, c’était une joie chaque jour de rejoindre le ballet.» Le travail sur «Un Américain à Paris» lui a «beaucoup appris», explique-t-il : «On est proche de la comédie musicale, avec d’un côté une narration précise, et de l’autre une partition très énergique, enlevée, explosive même. J’ai essayé d’incorporer au mieux cet esprit dans ma danse.» «Rhapsody» lui aura donné moins de fil à retordre. «Je me suis basé sur mon propre ressenti de la musique, en essayant d’en donner une expression plus “balanchinesque”.» George Balanchine que l’on retrouvera dans la troisième partie du programme, pour une reprise de sa chorégraphie de «Who Cares ?», présentée en 2004 à Bordeaux. • Sébastien Le Jeune

Ce soir, demain et vendredi, puis du lundi 2 au jeudi 5 avril à 20h, et dimanche 1er à 15h, 8-40€. Tél. 05 56 00 85 95. www.opera-bordeaux.com