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Cinémarges, le cinéma puissance X PDF Imprimer Envoyer
Jeudi, 29 Mars 2012 03:12

Militant et engagé, le festival Cinémarges nous offre, dès ce soir et jusqu’au 3 avril, une excursion 2012 revigorante. Avec un focus spécial cette année sur la pornographie dans les marges. Pour sa treizième édition, Cinémarges célèbre une nouvelle fois un cinéma indépendant, anticonformiste qui fait bouger les lignes en choisissant d’explorer, loin des modèles dominants, les questions de «sexe, genres et identités». Il nous rappelle aussi combien le cinéma des marges peut être une source de revendication et d’émancipation. Bref, personne ne devrait rester indifférent à cette affiche qui propose documentaires, fictions, mais aussi spectacles, débats et même un  concert, avec le duo anglais Robots in Disguise à l’Heretic Club, samedi à 22h (11-13€).

Des identités
Parmi les immanquables, citons pour commencer le documentaire suédois « The Regretters », projeté au cinéma Utopia dimanche 1er avril à 18h, dans lequel Orlando et Mikael, nés hommes biologiques, expriment leurs regrets d’avoir opéré leurs corps pour changer de sexe. Le premier en 1967, le second en 1994. Après avoir vécu de nombreuses années en tant que femmes, Orlando raconte le choix qu’il a fait de vivre une nouvelle intervention pour se situer «entre les deux», tandis que Mikael évoque aujourd’hui la possibilité d’avoir recours à une autre «transition chirurgicale» pour retourner au genre masculin. Installés sur un plateau dépouillé, ils dialoguent et se racontent l’un l’autre de manière décalée et jamais larmoyante. À travers leurs itinéraires, ils montrent avec panache et densité que les identités de genre relèvent d’un cheminement personnel loin d’être univoque ou linéaire.

Des sexualités
Toujours côté documentaire, Angélique Bosio, à travers « The Advocate for Fagdom », dresse le portrait du réalisateur canadien Bruce la Bruce, homosexuel, militant et cinéphile, auteur d’un cinéma trash, cultivé, qui montre des sexualités hors-normes (à l’Utopia, samedi à 22h15). Les pornographies prennent une belle part du programme de cette édition avec, notamment, la séance de courts métrages très attendue chaque année, dimanche à 22h, et la conférence sur les «porn studies» demain soir à 18h30 à l’Université Victor Segalen Bordeaux 2 (Victoire) donnée par le sociologue Florian Voros, auteur de «L’invention de l’addiction à la pornographie» (Sexologies, 2009) et Judy  Minx, actrice porno, performeuse et militante. On pourra voir aussi samedi, en présence de l’actrice Judy Minx, la première française de «Mommy is coming», une porn-fiction lesbienne dont l’action se situe à Berlin, signée d’une reine du cinéma queer américain, Cheryl Dunye. Qui n’hésite pas à s’attaquer à cette forteresse pornographique qui résiste encore aux femmes, qu’elles soient homo ou hétéro (à 20h20 à l’Utopia).

Des amours
En ouverture du festival ce soir à l’Utopia, il faut aller voir «Week-end», film anglais indépendant, romantique comme il faut, qui relate l’éclat et l’incandescence d’une rencontre inattendue entre deux garçons qui tombent amoureux l’un de l’autre dans une Angleterre décrite comme homophobe. Évoquer l’ouverture du festival, c’est aussi penser à sa clôture le mardi 3 avril à 20h au cinéma Jean Eustache, avec le spectacle/conférence « De Sapho à Dracula » créé par l’artiste transformiste et cinéphage Valentine Deluxe. •

Camille Carrau

Cinémarges s’installe dans plusieurs lieux : Utopia, CAPC musée d’art contemporain, Université Victor-Segalen Bordeaux 2, l’Hérétic, au cinéma Jean-Eustache (Pessac) et à L’Ours Marin. Tout le programme sur http://cinemarges.net

 

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