À tout... sauf aux rayures, me direz-vous. Pas faux. Mais pour le reste, l’increvable disque vinyle est seul à connaître un renouveau en plein marasme de l’industrie musicale. Le succès du Disquaire Day, dont la 5e édition a lieu samedi, n’est pas pour rien dans ce phénomène.


Ce regain d’intérêt, on le doit avant tout à « l’amour de la musique », dixit Babouche, l’un des deux compères de Total Heaven, le repaire de la rue de Candale. « Et c’est ainsi que le vinyle, jugé ringard et obsolète, est devenu un objet très tendance. » Certes, ses ventes restent marginales. Mais dans un marché en crise où même le téléchargement légal accuse le coup, cette vigueur fait plaisir à voir. D’autant qu’elle permet à bon nombre de disquaires indés de se maintenir la tête hors de l’eau : pour la plupart d’entre eux, le vinyle représente jusqu’à 75% de leurs ventes. 


C’est d’ailleurs la raison d’être première du Disquaire Day : éviter que trop de ces lieux précieux pour les amateurs de musique avides de découvertes baissent le rideau. « En proposant ce jour-là de beaux disques, édités voire enregistrés spécialement pour l’occasion, cette journée leur permet d’augmenter considérablement leur chiffre d’affaires », souligne David Godevais, directeur du Calif, le Club d’action des labels indépendants français, créateur de la manifestation (née aux USA en 2008) dans l’Hexagone. Selon lui, l’événement aurait même contribué à redonner des couleurs à l’antique galette noire.


Mieux, poursuit-il, « 70% des acheteurs de vinyles ont entre 18 et 35 ans. C’est-à-dire qu’ils n’ont pas connu ce support avant l’arrivée du CD. Un public qui était très majoritairement tourné vers le téléchargement illégal. » 


Place, donc, à une nouvelle édition ce samedi. Parmi les participants, on retrouve donc Total Heaven avec des DJ sets “all day long”, de 12h à 21h, la Machine à musique (15, rue des Remparts) avec un petit showcase, Bam Balam (29, cours Pasteur), l’espace disque de Mollat (15 rue Vital-Carles), Diabolo Menthe (30 rue de Cheverus), et l’itinérant Superlove Disc & More qui se posera à Darwin, en plein vide-grenier. Nouveaux entrants et plus atypiques, la librairie Le Passeur (9 avenue Thiers), et la librairie-éditeur-galerie N’a Qu’1 Oeil (19 rue Bouquière) qui promet un arrivage de vinyles plus, à 17h30, un showcase de Petit Vodo, lequel basculera ensuite à 21h au Ciam voisin (35 rue Leyteire) pour un autre concert. 


Chaque année, même conseil : pour dégoter les plus rares des éditions spéciales Disquaire Day, soyez parmi les premiers chez votre marchand préféré ! • 


www.disquaireday.fr

Photo : Babouche et Martial, les Total Heaven dans leur incontournable shop du 6 rue de Candale. © Philippe Taris / Sud Ouest