Un pari fou, pour un récit de voyage aussi savoureux qu’instructif. Pour « Berezina », l’écrivain voyageur Sylvain Tesson a refait le parcours de Napoléon après la débâcle de la campagne de Russie. Avec un side-car russe, tant qu’à faire. Ce qui lui vaudra de recevoir, samedi à la Plage aux écrivains, le Prix littéraire de la Ville d’Arcachon.


Au-delà de l’idée aussi dingue que géniale, la plume experte de Tesson arrive à entrecroiser histoire, scènes du quotidien et aventure, à chevaucher sans ciller de 2012 à 1812 et retour, avec un vrai don pour raconter, dire l’horreur qu’ont dû vivre les dizaines de milliers de grognards que l’Empereur a laissé derrière lui dans son retour en catastrophe jusqu’à Paris. Le début de la fin pour cette Grande Armée qui se croyait invincible. L’“Antéchrist corse”, comme l’appelaient les Russes qui n’hésitèrent pas à brûler Moscou plutôt que lui en faire cadeau, mettra un bon mois à rallier les Invalides. Le side-car surchargé plafonnant à 80 km/h, Tesson et ses quatre complices mettront trois fois moins de temps. Mais quelle équipée ! Chapeau bas.

La Plage aux écrivains : Des plumes et des huîtres


Il faut croiser les doigts et espérer que les prévisions météo iront en s’améliorant pour ce week-end, samedi et dimanche. L’atmosphère de la Plage aux écrivains est tellement plus bon enfant avec un rayon de soleil, et la dégustation géante d’huîtres sur le Front de mer (samedi 12h) comme la lecture sur le sable (samedi 17h), même avec Philippe Torreton cette année, c’est bien moins sympa sous la flotte.


Mais qu’importe, on y va en premier lieu pour les auteurs invités. Outre Sylvain Tesson qui retrouvera là-bas son grand ami Jean-Christophe Rufin, et Sandrine Colette, récipiendaire du tout premier Prix découverte de la Ville d’Arcachon pour « Six Fourmis blanches » (Denoël), on croisera une bonne vingtaine d’auteurs, à la fois en dédicaces mais aussi dans d’intéressantes tables rondes. Parmi les invités, Anne Wiazemsky, Jean Teulé, Justine Levy, Adrien Bosc, Muriel Barbery, Patrick Rambaud, ou encore nos confrères Philippe Meyer et Christine Laborde. Et quelques habitués dont Jean-Louis Debré, qui ne vient pas que pour les huîtres mais avec un bon bouquin sur Chirac.

Sébastien Le Jeune

www.arcachon.com 

Photo : Tesson sur son Ural à Borodino, le champ de bataille où périrent quelque 70 000 soldats © Thomas Goisque