Bordeaux Rock crève l’écran |
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Jeudi, 21 Mai 2015 06:00 |
Après un petit Kurt Cobain en apéritif, Musical Écran, le nouveau festival imaginé par l’asso Bordeaux Rock autour de la musique au cinéma sous toutes ses formes, entre enfin dans le vif du sujet. Jusqu’à dimanche, des docs rares, du film plus expérimental, et des soirées pour pousser plus loin cette fibre exploratrice.
Chez Bordeaux Rock, on n’a pas beaucoup de pétrole, mais des idées, ça va, ça ne manque pas. Au-delà du seul festival du même nom qui a maintenant passé la décennie, elle s’est lancée dans l’activité label, est à l’origine (via une autre asso soeur) du French Pop Festival... Et, désormais, elle passe sur grand écran, en partenariat avec l’Utopia et l’asso Monoquini pour la partie plus expé. Avec encore la même vista : une bonne idée, unique en France – hormis quelques programmes spécifiques dans des festivals à plus large spectre – qui a valu à l’équipe une aide à la création de la Ville la prenant presque au dépourvu : « Sans ça, on n’aurait pas pu monter un tel événement, précise Richard Berthou, le vice-président de l’asso, très impliqué dans ce nouveau projet. Mais on n’était vraiment pas sûrs d’avoir cette aide, alors quand on nous a dit oui au début de l’année, on a dû tout mettre en route à toute vitesse ! » Des riot grrrlz aux nuits newyorkaises Mais, déjà, cette première, aussi vite montée soit-elle, n’a pas à rougir : une dizaine de docs grand format, plutôt bien regroupés côté thématiques et bien articulés avec des soirées ad hoc. Ainsi, demain vendredi, derrière un doc consacré au songwriter Elliott Smith et un autre sur le vibrionant mouvement riot grrrl (en présence de sa réalisatrice), on enchaînera à l’Heretic avec une soirée so 90’s : nos Dèche dans Face reformés (les seuls Français signés sur le label US Sub Pop) et un autre Bordelais, sans doute l’un des plus grands fans du regretté Elliott, Julien Pras de Mars Red Sky, pour un live hommage inédit. De même, samedi, qui verra la venue d’une vieille pointure du hip hop underground de la Bay Area, Tape Mastah Steph, pour commenter « Our Vinyl Weighs A Ton », sur Stones Throw Records, le label culte de L.A. où des Madvillain (Madlib avec MF Doom), J Dilla ou plus récemment Aloe Blacc ont fait leurs premières armes. Le Mastah enchaînera ensuite avec les platines de l’Heretic entre disco, funk et, bien sûr, hip hop old school. Pareil dimanche où, là, c’est Patrick Vidal qui servira de dénominateur commun : lui qui a été leader de Marie et les Garçons dans les années 1980 avant de devenir un DJ résident de plusieurs grands clubs verra en quelque sorte sa vie défiler en deux films : « Des Jeunes Gens mödernes » sur ce post-punk français dont il a fait partie et « Maestro » sur le mythique club newyorkais qu’il a fréquenté, le Paradise Garage. Ce dernier sera diffusé à l’I.Boat en plein air, juste avant la nuit de clôture tout en disco et en house – aux manettes ? Patrick Vidal, évidemment. Aujourd’hui, démarrage sympa : un apéro pour découvrir le nouveau QG de Bordeaux Rock rue Pierre-de-Coubertin (près du Palais des sports), ses libraires et disquaire éphémères, et sa grande cave où seront projetés des films tout du long, de 14h à 22h – dont les cartes blanches à Monoquini en afterwork ; et deux très bons docs pour bien commencer : « Pulp » (le groupe à Jarvis) et « Death Metal Angola » – là, c’est bien, tout est dans le titre. • Sébastien Le Jeune Séance 6,50€. www.bordeauxrock.com Photo : Pas besoin d’adorer le death pour aller voir l’édifiant « Death Metal Angola », l’un des deux films de la soirée d’ouverture ce soir. En Une, « Beijing Punk », à voir pendant l’après-midi punk, samedi © Jeremy Xido / Coalition Films |