Difficile de ne pas ronronner quand on est une institution bien installée. Mais pas question non plus de briser une mécanique qui fonctionne (fréquentation en hausse, recettes supérieures aux prévisions). Le Pin Galant ne fait ni l’un ni l’autre dans sa programmation 2015-16, présentée la semaine dernière. Sous l’impulsion de son nouveau directeur, Philippe Prost, la salle mérignacaise opte pour le changement dans la continuité.

Avec de vraies nouveautés (dans la programmation, les tarifs, les abonnements...) sans renoncer aux recettes qui ont fait son succès. Le savant mélange équilibré des genres 
(théâtre, humour, opérette, danse...) est donc toujours là. Mais le Pin Galant s’adapte à son environnement : la métropolisation (nouveau logo et partenariats avec d’autres salles) ; la fin de l’exploitation de la salle de l’Entrepôt, reprise par la mairie du Haillan ; et surtout le passage du tram devant sa porte, qui l’incite à viser une clientèle rajeunie en provenance directe du coeur d’agglo.



La programmation


Philippe Prost l’avoue lui-même : son atterrissage à Mérignac aurait difficilement pu se faire plus en douceur. Arrivé plusieurs mois avant le départ de l’ancien directeur Jean-Paul Burle, il a pu se consacrer entièrement à l’élaboration de la programmation de la nouvelle saison.

Quatre opérettes (plus une comédie musicale d’après Feydeau), trois opéras (Carmen, Rigoletto, Falstaff) et six concerts classiques (de Renaud Capuçon à la pop symphonique d’Odino)... les habitués ne seront pas déçus.

Comme chaque année, de grands noms des planches passeront aussi par Mérignac : Francis Huster (Love Letters et le Joueur d’Echecs), Michel Aumont (Le Roi Lear), Claude Brasseur (La Colère du Tigre), Lorànt Deutsch (Le Système), ou André Dussolier (Novecento, récompensé aux Molières). On notera la création théâtrale sans texte (mais très expressive !) de Mathilda May qui met en scène la vie de bureau en open space (Open Space, en décembre). 


En danse, le Pin Galant convoquera les registres classique, jazz (Ballets Jazz de Montreal), flamenco (Rafaela Carrasco) et fera plus de place à la danse contemporaine et au hip hop. Avec notamment l’époustouflant Pixel de la compagnie Käfig de Mourad Merzouki, qui voit les danseurs évoluer sur scène au coeur de créations graphiques numériques (en février). 


Guillon, Boujenah, Stéphane Rousseau, Les Chevaliers du Fiel, Régis Mailhot, Jeff Panacloc et bien d’autres seront chargés de détendre l’atmosphère, tandis que Maurane, Raul Paz, Sanseverino, Adamo ou Cabrel (seule date qui affiche déjà complet) rythmeront le programme des variétés. 



Des grands formats


Cette année, le Pin Galant programmera aussi plus de spectacles «grand format», parfois sur des séries de plusieurs dates. Notamment «A O Lang Phô», un spectacle de cirque vietnamien inédit (novembre), le renommé Cirque Plume (janvier) ou le nouveau spectacle des créateurs de Stomp (mars).

Enfin, autre nouveauté, le Pin Galant programmera quelques spectacles pour jeune public dans la salle de la Glacière.



Tarifs et abonnements


Cette année, le Pin Galant innove aussi au guichet. Le choix et le nombre des spectacles dans les pass abonnement est désormais plus libre (le pass opérette est maintenu) et de nouveaux tarifs sont créés à destination des jeunes (moins de 18 ans ou étudiants de moins de 26 ans) : un tarif découverte à 8€ pour les groupes et un tarif dernière minute (places à 15€ dans les 15 minutes avant le début du spectacle. Valable aussi pour les demandeurs d’emploi).

Enfin, les détenteurs de pass’ bénéficient désormais du tarif abonné pour tout achat de places supplémentaires.
 Le détail de la programmation et des tarifs sera en ligne sur un nouveau site internet (www.lepingalant.com ) la semaine prochaine • 


Sophie Lemaire

Photo : Avec « Pixel », danse hip-hop et nouvelles technos s’installent sur la scène du Pin Galant © laurent philippe