Amour, gloire et Beaux-Arts |
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Jeudi, 10 Mai 2012 23:42 |
Pour cette grande exposition estivale, les deux jeunes commissaires Cécile Broqua et Cyril Vergès ont eu carte blanche pour puiser dans les quelque 1000 pièces du fonds Frac Aquitaine, mais ont aussi pu piocher dans des collections privées et celles du CAPC. «L’idée était de questionner l’amour en tant que sentiment naturel et immuable dans un monde et de voir comment il est perméable à ce qui caractérise une époque, la nôtre, marquée par la place croissante de l’individualisme dans divers domaines alors même que tout nous amène à être reliés», expliquent-ils en choeur. Tout le spectre émotionnel et temporel est balayé, de la quête à la chute, au travers d’oeuvres de 28 artistes, «simplement ordonnées en fonction de la relation affective que l’on peut avoir avec elles, sans accrochage thématique ni cloisonnement en familles, courants ou époques». Au fil d’un parcours libre, s’imposent des réflexions sur la quête de “son” autre (Jean-François Texier, Edward Weston), la difficulté à dire le sentiment amoureux (Bas Jan Ader, Droste et Rombouts), l’amour éternel (Martine Aballéa, Joachim Mogarra) ou pas (Michel Blazy). Larry Clark et Louise Bourgeois questionnent chacun à leur manière sur la distance, la tendresse, la jouissance qui unit et sépare... Et Daniel Dezeuze, fondateur du groupe Supports-Surfaces, amène – involontairement – la touche de Cupidon. Une expo à la scénographie intelligente, qui laisse les oeuvres s’exprimer – jusque dans les toilettes du Frac ! – et un joli pied de nez à ceux qui jugent l’art contemporain piètre véhicule d’émotions. Et comme ce dernier n’est jamais aussi limpide qu’expliqué par des experts, on ne saurait que trop conseiller la rencontre avec les deux commissaires, demain, à 16h30. • Sébastien Le Jeune |