Télécharger Bordeaux7

L'édition PDF est mise en ligne tous les matins à partir de 7 heures. Cliquez sur l'image pour télécharger l'édition du jour.

Newsletter

Retrouvez-nous sur :

Facebook
Twitter
Flux RSS

La nature ne laisse pas béton PDF Imprimer Envoyer
Mardi, 02 Juin 2015 06:00

La Base sous-marine, ancien refuge pour sous-marins allemands reconverti en lieu d’expo photo et de happenings divers, est assurément l’un des lieux les plus étonnants de Bordeaux. 
Cette semaine, s'ouvrent deux expositions photographiques révélant le côté vert insoupçonné du lieu – dont l'une au Jardin botanique, à admirer dès ce mardi soir.

 

 

Inaccessible au grand public, le toit de la Base fait donc l’objet de deux expos concomitantes et complémentaires ces prochaines semaines à Bordeaux. Celle organisée par la Base elle-même permettra à de petits groupes d’y monter en visites guidées (lire par ailleurs).

L’autre, qui débute aujourd’hui au Jardin Botanique, s’intéresse plus particulièrement au tissu végétal qui s’est reconstitué naturellement en ce lieu improbable, véritable bloc de béton brut. « Improbabilis, le végétal sous les obus » est le fruit d’une collaboration entre un botaniste-paysagiste, Nicolas Deshais-Fernandez, et un photographe, notre confrère Anthony Rojo. Le résultat est un étonnant et émouvant témoignage de la capacité de la nature à reprendre ses droits au sein des constructions humaines qui lui sont le plus hostiles. Rencontre avec Anthony Rojo.

Comment est né ce projet botanico-photographique ?
C’est Nicolas Deshais-Fernandez, botaniste installé à Paris et à Bordeaux qui en est à l’origine. Il a eu l’occasion de monter sur le toit de la base sous-marine pour y faire un relevé de la flore. Il y a découvert une biodiversité exceptionnelle, qui lui a donné l’idée et l’envie de créer cette exposition. Il a fait appel à moi pour la partie photo du projet. Je connaissais le toit de la base car j’avais voulu y organiser une séance photo, annulée au dernier moment pour raison de sécurité liée à la pluie. L’endroit me plaisait beaucoup, le projet aussi, alors j’ai accepté !

Qu’est-ce que vous avez découvert là-haut ?
Le toit de la base sous-marine est surmonté de pare-bombes, dont certains ont été endommagés pendant la guerre. Dans les puits de lumière que cela a créé, une végétation spontanée a réussi a pousser, constituant ce qui ressemble à un véritable théâtre végétal.
À certains endroits, la mousse et des algues se sont développées dans l’eau stagnante. Dans des coins plus secs, de véritables arbres poussent dans un substrat de quelques centimètres de terre et de poussières emmenées par le vent. Le résultat est assez improbable : un lieu de guerre où la végétation a réussi à reprendre ses droits – d’où le titre de l’expo.

Ce lieu est-il à préserver tel quel, selon vous ?
Dans le cadre du chantier des bassins à flot, il y a de nombreux projets pour le toit de la base. L’idée était de montrer que la végétation a réussi à s’y installer sans l’aide de l’Homme, en suivant sa propre logique. On voulait témoigner de l’existant avant que l’on y crée éventuellement autre chose, qui sera forcément artificiel, là où une biodiversité naturelle a réussi à s’installer.

Comment avez-vous travaillé, là-haut ?
J’y suis allé une dizaine de fois pendant un an, en toutes saisons. Je n’ai pas fait le choix de la macro, j’ai préféré travailler dans une logique de reportage. J’ai utilisé la lumière naturelle, qui s’infiltre en puits de jour entre les pare-bombes. Les plantes recherchent cette lumière : elles se placent bien en-dessous ou se courbent pour l’atteindre. J’ai photographié ce qui m’intéressait en terme d’image et Nicolas m’a guidé sur ce qui était intéressant d’un point de vue botanique : certaines plantes présentes là-haut sont étonnantes. Au final, notre vision fut complémentaire, nous nous sommes bien retrouvés dans le choix des photos. •

 

Recueilli par Sophie Lemaire


Au Jardin botanique, jusqu’au 1er novembre, sauf lundis et fériés, 11h-18h, 2€ (sauf tarifs spéciaux). Vernissage ce mardi soir à 18h30, entrée libre. www.bordeaux.fr 

Photo : Sous les trouées de lumière, dans un substrat de poussières et d’eau de pluie, mousses, algues, fleurs et arbres se sont réapproprié l’espace © anthony rojo

 

La Une du jour

Newsletter

Copyright © 2024 CNEWS Matin Bordeaux7. Tous droits réservés.