Télécharger Bordeaux7

L'édition PDF est mise en ligne tous les matins à partir de 7 heures. Cliquez sur l'image pour télécharger l'édition du jour.

Newsletter

Retrouvez-nous sur :

Facebook
Twitter
Flux RSS

Au Haillan Chanté, le Brassens enchanté d’Alexis HK PDF Imprimer Envoyer
Mardi, 09 Juin 2015 06:00

Comme toujours, les plus fines plumes de la chanson sont à l’honneur au Haillan Chanté. Première tête d’affiche pour ouvrir le bal, ce mercredi, Alexis HK dans un spectacle hommage à Brassens, « Georges et moi », aussi profond que drôle – très Brassens, quoi. Entretien.

 

 

On a souvent comparé votre style d’écriture à celui de Brassens, que vous reprenez souvent sur scène. Mais pourquoi un spectacle entier ?
Disons que j’ai eu envie d’enfoncer le clou. Ça fait longtemps que je partage mon amour pour lui alors je me suis dit que c’était le bon moment. Autant le faire maintenant, de sorte de mieux m’en détacher plus tard, en laissant les maîtres à leur place au panthéon. On pourra me dire “oui mais des spectacles sur Brassens il y en a plein”. Soit. Mais je ne peux pas me dire “il y en a plein alors je ne fais rien”. Pour moi, tant que la démarche est personnelle, le spectacle peut être émouvant et vrai.

En ce qui me concerne, j’avais envie d’aller au-delà du simple tour de chant, dépasser le sujet pour nous amener à réfléchir sur l’état actuel du monde. Mais sans perdre les occasions de rire. Parce que l’humour de Brassens est l’une des premières raisons pour lesquelles je me suis attaché à lui : comme Renaud, même sur un sujet sérieux il arrive à vous faire sourire à la fin de chaque phrase.

Puisqu’on parle rire, vous avez fait appel à un sacré metteur en scène avec François Morel…
Oui, enfin, avant même le rire, c’était une histoire de passion partagée. On s’était simplement rencontré il y a cinq-six ans à un concert de Juliette et, quand je me suis lancé dans ce projet, j’ai aussitôt pensé à lui parce que c’est un vrai érudit et un amoureux fou de chanson – et de Brassens en particulier. J’ai eu la chance qu’il accepte, et avec un bel enthousiasme !

D’un côté j’avais besoin qu’on me cadre mais, de l’autre, j’avais envie de quelque chose d’assez frais et pimpant, en dialogue avec le public. François m’a apporté tout ça, de bonnes vannes, des idées pour les petits détournements que j’ai fait sur certains couplets pour les réactualiser un peu. Je crois qu’on a réussi à en faire quelque chose de très drôle.

Ce rire, c’était une façon pour Brassens de faire passer son côté poil à gratter, non ?
Son côté subversif, oui ! Aujourd’hui, quel que soit ce qu’on dit – ou presque – on ne dérange plus personne, mais il faut se souvenir qu’à l’époque, Brassens avait les RG sur le dos et qu’il a fait l’objet de censure. Par rapport à beaucoup d’artistes de cette France bien plus sclérosée qu’aujourd’hui, il était l’un des seuls à déranger le pouvoir en place. Pour moi, il est bien plus qu’un amuseur, il symbolise la liberté du poète et le pouvoir de la contagion libertaire contre les idéologies foireuses. En créant le spectacle, je suis aussi allé chercher dans cette partie de son répertoire qui pique un peu.

L’un des dadas de Brassens, c’était de brocarder les « cons ». Au fil de vos recherches, avez-vous répondu à la question “les cons, il y en a plus ou moins qu’avant” ?
Ma conclusion, c’est qu’il n’y a pas en la matière d’époque bénie pour l’humanité. Notre histoire n’est finalement qu’une longue suite d’épreuves pour ceux qui sont du mauvais côté de la barrière. Même aujourd’hui, alors qu’on sent qu’on est à l’aube de quelque chose de très nouveau, je crois qu’il n’y en a ni plus ni moins qu’avant. Mais c’est un sujet où l’on se doit d’être équitable : on est tous susceptible, chacun, d’être très con par moment. Alors aborder la question des cons, c’est aborder la question de soi. Cela dit, la connerie, c’est aussi très drôle ! Et les cons ont une vraie utilité : comme les méchants, sans eux, il n’y aurait pas de grandes histoires… •  

Recueilli par Sébastien Le Jeune

Demain mercredi, au théâtre de verdure du Haillan (près de l’Entrepôt), 21h, 15-18€ (réseaux habituels).

 

 


Joli générique
Belle programmation, une nouvelle fois, que celle de cette 6e édition. C’est que, en coulisses, on retrouve la petite asso Bordeaux Chanson, une valeur sûre dans le repérage de ceux qui font la chanson d’aujourd’hui et de demain. Une histoire de fidélité aussi – « Bordeaux Chanson m’a soutenu depuis le début, et c’est pour ça que j’adore revenir à Bordeaux », dixit Alexis HK. Qui explique la venue de Thomas Fersen avec sa formule « Sketchs en vers » – des textes inédits servis solo au piano et ukulélé. Celle de noms en pleine ascension comme Melissmell ou Barcella. Et celle de fidèles comme Daguerre, Évelyne Gallet, Presque Oui, ou encore la triplette Pierre C.-Daguerre-Eddy La Gooyatsh croisant leurs répertoires dans l’une de ces fameuses “parties à trois” créées à l’Inox, le QG de Bordeaux Chanson.À noter, le Eddy en question donne aussi son très bon spectacle jeune public « M le méchant », demain mercredi (dès 4 ans, 15h, 5-8€).  

Les tarifs sont raisonnables : 8-12€ souvent, 20-25€ maxi pour Fersen – et des apéros-concerts gratuits. Pour les gourmands, le pass est à 50€.

www.ville-lehaillan.fr



 

Photo : François Morel a apporté sa patte à la mise en scène de ce spectacle en trio – et même quelques « bonnes vannes ». © ASN

 

La Une du jour

Newsletter

Copyright © 2024 CNEWS Matin Bordeaux7. Tous droits réservés.