Comme pour tous les festivals en plein air du week-end, il faut souhaiter une météo clémente pour Vie Sauvage : le festival défricheur de Bourg-sur-Gironde promet à nouveau un très beau et enthousiasmant voyage.


Qui pouvait prédire l’explosion de Frànçois & The Atlas Mountains dès 2012 ? Qui aurait misé sur Fauve dès 2013 ? Qui aurait parié en 2014 qu’Odezenne ferait un Olympia ou qu’Isaac Delusion tournerait plus tard à guichets fermés ? Sûrement pas grand monde, sinon des programmateurs un peu têtes brûlées avec un flair certain. Et ça, ce n’est pas la moindre des qualités de Vie Sauvage. 


Cette année encore, on ira à Bourg les oreilles grandes ouvertes à l’affût de ces découvertes qui feront le son de demain, surtout la soirée de samedi – la seule payante, à 19€*, ce qui ne fait pas cher du voyage – et ses cinq groupes. La pop-folk chatoyante de Thousand, l’une des dernières signatures de notre label bordelais Talitres, Le pop psyché délicieusement rétro de Forever Pavot, dont les chanceux qui l’ont vu à l’une des Get Wet Parties à l’Heretic parlent encore. L’electro-wave chantée, dark et lancinante des Havrais de N U I T, au visuel live très travaillé. L’electronica racée et subtile de William “Thylacine” Rezé, Angevin solo peut-être mais redoutable performeur sur scène. Last but not least, le dernier entré dans la prog’ de cette année, et pas un Français pour changer : l’electropop du Londonien James Mathé, a.k.a. Barbarossa, créateur d’atmosphères envoûtantes qui a pris de la bouteille en passant le cap du 2e album, le puissant « Imager ».



Bon accueil, bonne chère, bon son

Et puisqu’on parle bouteille, il faut évoquer le flacon qui va avec l’ivresse : la Citadelle de Bourg, un site magnifique (avec vue sur la Garonne s’il vous plaît), encore plus quand elle est scénographiée par le Collectif Nocturne. Bon accueil, bonne chère, bon son, que demande le peuple ?


Mais le festival déborde largement le cadre du seul samedi soir, et l’ensemble du week-end vaut le voyage, tant pour les petites animations (tournoi de foot, jeux, DJ sets, pétanque...) que pour les trouvailles les mieux cachées du programme. Si les Botibol, I Me Mine, Thomas Skrobek et même Volcan ne surprendront guère les habitués des caves et salles bordelaises, il en est deux vraiment immanquables, pour lesquels il faudra attendre longtemps avant de les revoir en live : l’excellent Ciadel – qui tourne en trio –, un phénomène electro assez insaisissable venu de Nîmes, ce soir au Café du Port (22h, gratuit) ; et la paire StaticObserver (dimanche 15h au pied de l’ancienne cuve à pétrole), batterie jazzy live et electro perchée pour reprendre là où Thom Yorke et Goldfrapp avaient arrêté, un éloge de la lenteur. Magique. 
Alors, on embarque ? •

Sébastien Le Jeune

* 18€ en prévente (hors frais de loc). 25€ sur place ; ce soir et dimanche gratuit ou à prix libre. www.festivalviesauvage.fr 

Photo : Les poids lourds du samedi (Barbarossa, en haut) ne doivent pas cacher les trésors du week-end (Ciadel). © Memphis Industries / DR