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La culture est-elle soluble dans l’alcool ? PDF Imprimer Envoyer
Mercredi, 30 Mai 2012 00:11

Suite à la série de noyades d’étudiants ces derniers mois, la mairie a considérablement durci son approche vis-à-vis de l’alcool sur la voie publique. Aux dépens des manifestations culturelles de l’été ?

Il n’y a pas que les épiceries de nuit à faire les frais des événements qui ont endeuillé les Bassins à flot et le port de la Lune. Ce soir, l’association Allez les filles doit révéler les grandes dates de son festival Relâche, qui promet au bas mot une vingtaine d’événements musicaux tout l’été à Bordeaux et dans la CUB. Mais bien que financée en partie par les collectivités, une telle manifestation gratuite a un équilibre économique qui repose en grande partie sur l’obtention de licences 2 (bières et vins) et de dérogations pour la vente d’alcool sur la voie publique. Suite aux annonces de la mairie, H2Nous avait réduit la voilure de son Hip Hop & Art sans concertation avec les pouvoirs publics. Francis Vidal, le directeur d’Allez les filles, lui, ne se voit pas tout annuler sans tenter de négocier. «On est sous le coup de deux choix de la mairie : limiter les buvettes à minuit contre une heure auparavant, et appliquer une loi nationale qui fixe à 5 la limite d’autorisations de buvettes par association et par an – alors que d’autres mairies ne l’appliquent pas. Je veux bien organiser Relâche sans buvette, mais dans ce cas il faut nous donner quatre fois plus de subventions !»

En quête de solutions
Pour lui qui n’a «jamais déploré d’accident majeur en 30 ans d’orga de concerts», les événements culturels attirent «surtout des gens raisonnables» et au-delà des questions économiques, «les buvettes limitent le nombre de gens qui amènent à boire». Et s’il déplore l’hyperalcoolisation des jeunes en se demandant «pourquoi ils boivent comme ça», il regrette ces «décisions inutiles». À la mairie, l’élu en charge des questions de sécurité Jean-Louis David assure qu’«il n’est pas question de mettre un bonnet de nuit sur la ville». «Mais on ne peut pas tenir deux discours : vouloir une régulation de la consommation d’alcool sur la voie publique et autoriser à tout-va les buvettes sans aucune prescription. Fixer la limite à minuit permet d’envoyer un signal fort en direction des 20% des gens dont le comportement pose problème. Allez les filles est une structure de très grande qualité, mais leurs manifestations doivent être bien encadrées et sécurisées. J’ai donc demandé à ce qu’on programme une réunion le 11 juin entre les élus, l’administration et l’association afin de définir les moyens de les aider à trouver la bonne formule.» À la Direction des affaires culturelles, on s’active déjà à la recherche de solutions. «Je suis optimiste en ce qui concerne Allez les filles, déjà bien engagée dans une logique partenariale avec la Ville, confirme Dominique Ducassou, maire adjoint à la culture. L’idée est de trouver des règles du jeu, une charte commune à tous qui permettrait d’avoir de la vie dans les rues en limitant les débordements.»
Car l’arbre Allez les filles cache une tendance lourde de ces dernières années : la multiplication par 3 de l’accueil des manifestations dans l’espace public – par 20 si l’on s’en tient aux simples demandes ! Un dynamisme culturel bienvenu, mais qui va nécessiter de s’adapter à la nouvelle donne en fixant des cahiers des charges bien définis. Parmi les pistes à l’étude, l’obligation d’un service de restauration, un effort sur la prévention avec une attention particulière sur les questions de sécurité, ou encore la sensibilisation des équipes à la réduction des risques. Rendez-vous est donc pris le 11 juin pour une réunion aux débouchés très attendus de tous côtés. •   Sébastien Le Jeune

Ce soir : Thee Oh Sees (US) + The Spits + Bass Drum Of Death + The Blank Tapes, du rock garage-punk brut de décoffrage, de 18h à minuit, au skate park du quai des Chartrons, gratuit. À venir, l’electro chillwave de Washed Out + Tennis, le 7 juin aux Vivres de l’Art.

 

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