Attention, événement ! Death Cab For Cutie, le cultissime groupe pop-rock américain emmené par Ben Gibbard, fera sa première date bordelaise jeudi au Krakatoa. Avec en main «Codes and Keys», peut-être son meilleur album à ce jour.

Fondé en 1997 dans l’état de Washington, au nord de la Californie, par le chanteur et guitariste Ben Gibbard, Death Cab For Cutie s’est très vite imposé comme l’un des poids-lourds de la scène indé et college radio américaine, aux côtés de ses homologues de la même génération, des Shins aux Decemberists en passant par Bright Eyes et Modest Mouse. D’entrée, «Something About Airplanes», leur première livraison, jetait les bases d’un songwriting pointu, élégant, qui s’est confirmé depuis au travers de galettes telles «Plans» (2005) ou «Narrow Stairs» (2008), autant de jalons d’un pop-rock lorgnant volontiers vers la folk, aux textes très poétiques, personnels et souvent doux-amers, regards désabusés sur l’Amérique contemporaine, la jeunesse perdue et la déception amoureuse. Rien que de très classique, mais une vraie bande-son du quotidien, riche en émotions, qui leur a valu de figurer dans les BO d’un paquet de séries américaines, «The OC», «Six Feet Under» mais aussi «Heroes» ou «Twilight».

La quête de la pop song parfaite
Est-ce la trentaine assumée ? Son mariage, en 2009, avec Zooey Deschanel, actrice et chanteuse de She & Him (d’avec laquelle il est en train de divorcer...) ? Toujours est-il qu’avec le 7e album studio «Codes and Keys», Ben Gibbard s’est fait soudain plus clair, plus direct, plus gai même, ce qui facilite considérablement sa quête sans fin de la pop song parfaite. Sur ce disque, il la touche du doigt à maintes reprises en glissant la guitare légèrement en retrait pour faire un peu de place à l’électronique (perméabilité avec son side-project The Postal Service) et laisser plus d’amplitude à une section rythmique qui le lui rend bien, toute en trouvailles et en virtuosité. De la surprenante ouverture «Home Is A Fire» au somptueux titre final «Stay Young, Go Dancing», certainement la plus belle et la plus décomplexée chanson d’amour que Gibbard ait jamais écrite, «Codes & Keys» est un filon de pépites souriantes – où la mélancolie n’est jamais très loin. Les set lists de la tournée actuelle laissent entrevoir un concert qui mariera ces titres ensoleillés et quelques-uns de leurs grands succès passés. Bref, non seulement on devrait voir les Death Cab pour la première fois par ici, mais en plus les Death Cab à leur sommet. Vivement jeudi ! • Sébastien Le Jeune

Death Cab For Cuties, «Codes and Keys» (Atlantic Recording Corporation). En vente à la Fnac, 21€.
Jeudi 7 juin, à 20h au Krakatoa (Mérignac), 17-20€. En 1re partie, Apes & Horses (indie pop, Paris). Tél. 05 56 24 34 29.