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Détroit-sur-Gironde PDF Imprimer Envoyer
Mardi, 12 Juin 2012 02:27

Samedi, tenez-vous prêts pour 17h (!) de son non-stop au H36 : pour le 3e volet de sa série «D3 Legends», Oldschool Events invite Kevin Saunderson, le “Godfather” de la techno, et avec lui, la crème de la scène bordelaise. Octave One, bravo. Rolando, respect. Mais avec Saunderson, la 3e mouture de D3 Legends touche à un dieu vivant de l’electro, rien de moins. L’homme a fait ses armes au mitan des années 1980, alors qu’on ne parlait pas encore de “techno”, aux côtés de Juan Atkins et Derrick May. Ce «Belleville Three» et ses trois labels mythiques et fondateurs, Metroplex, Transmat et KMS, vont jeter les bases de ce son nouveau, et Saunderson tirera les marrons du feu avec son projet Inner City qui propulsera sa ville, sa fierté, sur le devant de la scène mondiale – avant que les cadors d’Underground Resistance, Mad Mike et Jeff Mills en tête, leur emboîtent le pas.

À invité exceptionnel, donc, fête exceptionnelle. Samedi, tout démarrera en effet dès 14h sur la terrasse du H36. Rien de pur Détroit à attendre de ce côté-là, mais d’excellents crews locaux tout de même (Fanatek, Boxon, Azuli, What The Funk...), ainsi que des jeux, des projections et des performances pour patienter jusqu’à 22h. On passera alors en mode trois salles-trois ambiances, comme on dit. Où, à côté de la terrasse, la petite salle alignera des teams plus portées sur la tech house minimal (avec des incursions dans la drum’n’bass), le son très en vogue par ici – les Be Trash, Break The Party et la fine équipe du Manège déjanté.

Rage et mélancolie
Et dans la grande salle, on rentre dans le dur avec, autour du grand Kevin, la vraie scène Détroit du cru – qui n’en revient pas elle-même de cet honneur : «On pensait jamais que ça pourrait arriver», lâche Jules Wells, qui jouera juste derrière le mentor. «C’est une superbe récompense après des années à soutenir cette esthétique musicale», renchérit Marco Kabbale, qui enchaînera juste après. La trentaine tous deux, ils ont commencé à mixer à la fin des années 1990, en plein boom mondial de la tech Détroit. Depuis, la scène s’est délitée un temps – «la tecktonik a tout tué», soupire Wells – pour reprendre des couleurs. «La scène artistique de Détroit est encore très intéressante et connaît un regain d’intérêt en Europe... bien que plus confidentielle», note Kabbale. «Et assez fermée», ajoute Wells qui sait de quoi il parle, lui qui est un des rares DJs européens à avoir placé ses titres dans des labels de Détroit (R.P.D. de Ray 7, Electrofunk Records de Mr De’).

Tous deux préparent leur mix depuis des semaines – pour plaire non à «Papa Kevin» mais au public, et faire aimer ce son Détroit à nouveau. Un son qui a encore quelque chose à nous dire : «C’est une musique qui se mixe avec ses techniques propres, proches de celles du hip hop, et au son unique, marqué par l’ère post-industrielle. La rage de sortir du ghetto dans la rythmique, l’amertume et la mélancolie dans les nappes et les mélodies.» On ne saurait mieux dire, Monsieur Kabbale... •

Sébastien Le Jeune

Au H36 (tram B Les Hangars), du samedi 14h au dimanche 7h, 15€. Infos et résas : 06 65 57 27 81.

 

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