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Matériaux + art = oeuvres PDF Imprimer Envoyer
Lundi, 18 Juin 2012 00:19

Polystyrène, filins, contre-plaqué, plâtre, carton alvéolé, argile, ruban adhésif, corde, peinture, eau, encre… La liste est incomplète, mais elle donne une idée de la nature des éléments qui ont servi à la réalisation des œuvres montrées en ce moment dans trois galeries d’art contemporain bordelaises.

Décrit sous un autre angle, cela donne : une exposition invisible à la galerie ACDC à découvrir jusqu’au 7 juillet, un paysage monochrome monumental à contempler tout l’été depuis la rue à la galerie Ilka Bree, des sculptures abstraites et une vidéo silencieuse visibles jusqu’au 30 juin à la galerie Cortex Athletico. Poussez la porte, l’entrée est libre.

«C’est bien ici ?»
La visite de l’exposition à la galerie ACDC ménage quelques surprises. On y voit au premier coup d’œil des cartons ouverts disposés au sol remplis de particules de calages, des éléments de protections bleus que les professionnels utilisent pour protéger les encadrements des photographies ou les bords des peintures tendues sur châssis, un mur en travaux dont on aperçoit les joints entre les plaques de plâtres… La jeune artiste Morgane Fourey à qui le galeriste Emeric Ducreux offre sa première exposition personnelle aurait-elle pris du retard dans l’accrochage de ses œuvres ? Non, non. Tout est là, dans le faux-semblant et le trompe-l’oeil. À bien y regarder, les cartons s’avèrent être en contre-plaqué, les particules de calage en plâtre, tout comme les profilés en mousse qui sont conçus ici avec du bois ou du plâtre peint. Une exposition en deux temps qui interroge les croyances et les pouvoirs de représentation.
«Clou à clou», jusqu’au 7 juillet. www.galerieacdc.com

«Pince-moi, je rêve.»
Sans passer par l’imitation, chez la plasticienne Caroline Molusson le travail consiste aussi, mais pas seulement, à troubler la perception de la réalité. L’artiste a investi près de la moitié de l’espace de la galerie Ilka Bree avec l’installation «Image du monde flottant». Cette œuvre se déploie sur près de 50 m2 à plusieurs dizaines de centimètres du sol offrant au regard des visiteurs un paysage blanc, accidenté. Des plaques de polystyrène disposées sur des filins transparents semblent flotter dans la galerie rappelant l’organisation chaotique des séracs et des névés en haute montagne. L’installation « Image du monde flottant » qui sera détruite à la fin de l’exposition noue ici un dialogue entre sculpture et architecture entraînant le spectateur à redéfinir sa relation à l’espace.
Jusqu’au 13 juillet, et visible tout l’été depuis l’extérieur. www.galerie-ilkabree.com

Sisyphe, le retour
Outre les sculptures de Stéphanie Cherpin à voir dans les deux premières salles de la galerie Cortex Athletico, la vidéo «Bureau Belge» (2007) signée par l’artiste Masahide Otani est à ne pas manquer. Elle montre l’artiste assis à son bureau installé dans l’enceinte de l’ancienne Banque du Japon ayant résisté au souffle de la bombe atomique. Il fait nuit. Un projecteur éclaire la scène. Dans le silence, le plasticien écrit en japonais sur la page d’un cahier la phrase « Tu n’as rien vu à Hiroshima » à l’aide d’une plume et d’un encrier. Les mots s’additionnent sur le papier quand tombe une pluie artificielle qui dilue rapidement l’encre noire. La page redevient blanche. L’artiste repasse à l’endroit où l’écriture a été effacée. Le geste se répète en boucle interrogeant les liens entre écriture et mémoire, vérité et dénis, volonté et épuisement.• Camille Carrau
Jusqu’au 30 juin, www.cortexathletico.com

 

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