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Ocean Climax Festival : « Porter une colère festive » PDF Imprimer Envoyer
Mardi, 08 Septembre 2015 09:00

 

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Ocean Climax est bien plus qu’un festival. Il en va à terme de la survie des océans et des zones littorales, dont la Surfrider Foundation Europe espère qu’ils seront pris en compte lors des négociations de Paris. Entretien avec son directeur, Stéphane Latxague.


Vous auriez pu vous contenter de célébrer simplement les 25 ans de la fondation. Comment vous est venue l’idée de monter ce festival ?
À l’heure où se profilait le quart de siècle de l’ONG, devenue la référence internationale dans le domaine de la protection des océans, du littoral et des gens qui les vivent, on s’est tous regardés dans le blanc des yeux et on s’est dit : ce n’est pas si important que ça, les 25 ans, ce qui compte c’est de préparer l’avenir. On revenait alors de la COP20, la conférence sur le climat à Lima, où on avait été frappé par la petitesse de la mobilisation au-delà des cercles habituels, déjà sensibilisés. Un festival, c’est un moyen de toucher un éventail de citoyens beaucoup plus large.

Avec cet événement, plus la pétition pour laquelle vous espérez un million de signataires*, vous avez manifestement l’intention de peser sur la COP21, la conférence de Paris à la fin de l’année. Pour que les océans ne soient plus le parent pauvre des négociations ?
Tout à fait. Il faut prendre conscience maintenant que tout ne se résume pas à une montée des eaux : les tensions vont s’accroître peu à peu, on va arriver à des conflits d’usage avec l’érosion de la façade littorale, et alors que nous avons actuellement surtout des migrants pour raisons économiques ou politiques, bientôt ils seront aussi de nature climatique.
Là où nous sommes inquiets, c’est que, depuis la Convention de Rio en 1992, où on a pris en compte l’importance des forêts et des gaz à effet de serre, dans les faits les océans ont toujours été absents des négociations. Alors que, depuis cette date, il a été démontré que les océans représentaient la première pompe à carbone, devant les forêts. Sans vouloir opposer l’un à l’autre (océans contre forêts), il est temps de réaliser que, si les destructions sont moins flagrantes, les menaces qui planent sur leur capacité d’absorption du carbone sont sérieuses, et qu’on ne peut plus polluer en se disant que la mer va tout absorber. Le message est clair : pour un climat régulé, il faudra un océan protégé.

Flippant, tout ça... On va pouvoir faire la fête quand même ?
Oui, bien sûr ! Ça ne sert à rien de stresser, il faut simplement prendre en compte l’urgence à dialoguer pour trouver des solutions et à agir de manière responsable face aux menaces qui pèsent sur ces océans qui nous appartiennent à tous – ne serait-ce qu’en se mobilisant devant son ordinateur, en signant la pétition, c’est un commencement. Ce festival, c’est un bon moyen de porter une colère festive : crier sur de la musique, faire du bruit pour les océans, ça peut faire du bien, et surtout avoir un effet bien au-delà du festival.
Et puis ce format, mêlant culture et débats, est une manière positive de défendre notre passion, nos valeurs, notre environnement. On va réunir des gens qui ne se parlent pas toujours suffisamment, des politiques, des scientifiques, des citoyens, des artistes ou sportifs très urbains quand d’autres sont plus au contact de la nature. Tout cela a pour but de sensibiliser bien sûr, notamment en touchant les plus jeunes, mais aussi de montrer que tout ce monde peut se parler et construire ensemble la démocratie de demain. •  
Recueilli par Sébastien Le Jeune
* petition.surfrider.eu« Porter une colère festive » 

© Archives Sud OuestStéphane Latxague : « Pour un climat régulé, il faudra un océan protégé. »

 

 

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