Ce n’est pas une surprise, le Casino-théâtre Barrière attaque sa saison avec de belles cartes en main. Un savant dosage de propositions pointues et de spectacles populaires qui le positionne toujours comme une des salles incontournables de l’agglo.


Rien que son appellation annonce la couleur : “casino-théâtre”, c’est un fait, pas un simple affichage pour appâter le chaland direction les bandits manchots. Non, le théâtre est dans un bâtiment séparé, en face du casino lui-même, et jouit d’une direction artistique digne de ce nom. Il n’est qu’à voir l’entame de cette 14e saison, en octobre : du classique magique avec la réunion inédite de deux quatuors prisés, Debussy et Arranoa le 2 ; puis le 7, dans le cadre de Novart, l’accueil de l’un des grands chorégraphes de notre temps, le Grec Dimitris Papaioannou – qui avait mis en mouvement les cérémonies des J.O. d’Athènes en 2004 – avec sa dernière création aux franges du théâtre visuel, l’audacieux « Still Life »... En suivant, d’un géant à un autre, on verra Élie Semoun le 10 dans son nouveau spectacle « À partager ». 


Semoun, tête de pont d’une saison d’humour d’une richesse folle – l’une des cartes maîtresses depuis ses débuts d’un Casino aussi fort à attirer les monstres sacrés du genre qu’à miser sur la jeune génération (Norman l’an dernier, c’était là). Cette année encore, des Lafesse, Titoff, Bigard, Moscato, Florent Peyre ou Madenian parleront à tout le monde, mais on rira aussi aux vannes d’Issa Doumbia, le Black maladroit de la série de TF1 « Nos Chers Voisins » pour son premier one-man-show, ou Norbert Tarayre, encore un “vu à la télé” dans son rôle de cuistot déconneur sur M6 dans « Top Chef » ou « Norbert et Jean », dont le premier spectacle annonce le menu : « One Man Show-patate ».


Moins de prises de risque en musique : là on tape toujours dans le haut du tableau, de Luz Casal à Dee Dee Bridgewater en passant par UB40, les Stentors, Axelle Red, Lynda Lemay, Imani, Hélène Segara, Thiéfaine ou Higelin. 



Mentalisme, danse ou battle BD ?

Mentalisme avec Viktor Vincent, music hall « En folie », théâtre avec la reprise parisienne du tordant « Toc toc » de Laurent Baffie (en soutien aux associations Sur un lit de couleurs et Prim@), Chantal Goya pour les petits... Il y en a vraiment pour tous et tous les goûts.


Et puis, c’est à souligner, il y a cet appui sans cesse renouvelé à la création d’ici. Outre les Bayonnais Arranoa déjà cités et la participation à Novart, le Casino ponctue sa saison de productions bien de chez nous : il accueillera le « Barbe bleue » chorégraphié par l’ex-Étoile du Ballet de l’Opéra national de Bordeaux ces 15 et 16 octobre ; toujours en danse, le triptyque « Voyages I II III » du Franco-Iranien Sohrâb Chitan, ancien de l’école Béjart qui a implanté récemment sa Cie Timeless Ballet à Bordeaux ; et plus atypique encore, « Baddle », un cocktail détonant de BD et de théâtre d’impro mettant aux prises le duo de la Cie Créants et la triplette à succès de l’Atelier Flambant Neuf, Régis Lejonc, Richard Guérineau et notre Fauve d’Or à Angoulême Alfred.


En tout, 50 spectacles dans ce copieux programme où, le plus dur, finalement, c’est de choisir. Faites vos jeux ! • SLJ

www.lucienbarriere.com 

Photo : En vue, grosse claque visuelle avec le « Still Life » du chorégraphe grec Papaioannou pour Novart. © Euripides Laskaridis