... Qu’on fait les meilleures soupes, c’est bien connu. Et dans les théâtres privés bordelais, on mise aussi sur cette recette en jouant cette saison les pièces qui ont fait recette. Ce qui n’empêche pas la création et le recours à des invités de marque.


C’est l’essence-même du théâtre privé : tant que ça gagne, ça joue. Et cette entame de saison le vérifie amplement. Ainsi, aux Salinières, c’est le meilleur succès de tous les temps de la salle qui tient l’affiche en ce moment, « Thé à la menthe ou thé citron »... jusqu’au 31 octobre ! Il faut dire que Patrick Haudecoeur, co-auteur de cette pièce Molière 2011 (et acteur vu dans la dernière mouture du « Dîner de cons ») est venu lui-même soigner la mise en scène – car la salle de la rue Buhan est l’une des deux seules en région à être associée au réseau des Grands Théâtres Privés Parisiens. À venir, d’autres reprises comme « Les Bonobos » de Laurent Baffie (attention, quatre représentations à Bordeaux seulement !), « La Chambre mandarine » de Robert Thomas (donné deux fois) et « L’Étudiante et Monsieur Henri ».

Mais aux Salinières, la création est là et bien là. Jean Mourière, acteur et metteur en scène maison, se plaît à dénicher de grands textes : facile quand il s’agit d’un quadruple Molière comme « Les Palmes de M. Schutz » (à partir du 6 octobre), moins quand il s’agit de dégoter l’exclu pour « Hollywood » de Hutchinson, un carton parisien 2010 où s’y collaient Daniel Russo, Thierry Frémont et Samuel Le Bihan, ou le « Deadly Murder » de David Foley, un thriller à l’anglaise qui a tourné dans tous les pays... sauf en France – joli coup des Salinières ! Le patron Frédéric Bouchet n’est pas en reste, avec non seulement du grand nom – l’auteur incontournable Éric Assous et « Mon Meilleur Copain », mais aussi un nouveau texte de sa plume, « La Loose », où il s’est plus à imaginer un “François Pignon” puissance 10. Création en décembre.

Trio gagnant
Le trio de salles tenues par Xavier Viton aligne, lui, un plus grand ratio de reprises. C’est que ceux à l’affiche en ce moment n’en finissent pas de réjouir le public : au Trianon, « Le Clan des divorcées », l’intemporel d’Alil Vardar ; au Victoire, la salace (et réservée aux 16 ans et plus) « Guerre des sexes » de Pascal Grégoire ; au Café-théâtre des Beaux-Arts, la toujours aussi savoureuse « Nuit d’ivresse » de Balasko. Reviendront ensuite des grosses cylindrées – « J’aime beaucoup ce que vous faites » de Carole Greep, « Le Jeu de la vérité » de Philippe Lellouche, « Adieu je reste » le joli duo de filles concocté par Isabelle Mergault, « Sexe, magouilles et culture générale » de Baffie... Sans oublier une pièce maison au succès surprise mais mérité, « Bouge ton cube », signée Viton himself avec Nicolas Delas.

C’est plutôt en 2016 qu’il faudra aller chercher les grandes nouveautés. Parmi elles, un nouveau Viton & Delas, « Les Femmes et le ténor d’abord » pour l’été, et le retour de la fidèle diva black Naho qui signe un nouveau duo ­– avec Frédérique Demours cette fois – au titre toujours aussi assaisonné, « Gratin de courges à l’Élysée ». L’équipe en charge du cours de comédie associé, le Cours des Augustins, est de la partie aussi : Carole Barbier en tête d’affiche pour « Les Amazones » de Jean-Marie Chevret, Loïc Rojouan pour un “one shot” atypique, « Soif » de Fred Nonny, un duo sur la bonne chère avec Amandine Pommier testé seulement ce 19 septembre.

Enfin, c’est un peu en dehors du registre de la comédie, mais le Trianon garde toujours dans son programme la pièce manifeste d’Eve Ensler, les cultissimes « Monologues du vagin ». Joué d’octobre à décembre, on peut être sûr qu’il reviendra encore d’autres saisons. • SLJ

Photo : Juste après les fêtes, la troupe des Salinières s’attaquera à un gros carton parisien, « Hollywood ». © Daniel Dicharry / Les Salinières