La guerre, une grande histoire de comm’ |
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Lundi, 12 Octobre 2015 06:00 |
De la guerre d’Irak aux frappes en Syrie, on parle beaucoup de la notion de “guerre médiatique” aujourd’hui. Un mouvement qui ne date pas d’hier, viennent nous rappeler deux expositions « Propagande ! Affiches en temps de guerre » dès ce lundi au musée d’Aquitaine et au centre Jean-Moulin.
Tombant à point nommé alors qu’on commémore à la fois le 70e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale et le centenaire de la Première, cette double exposition est exceptionnelle à plus d’un titre. D’abord parce que les deux musées s’associent pour montrer chacun un aspect, une période, de la propagande durant les deux conflits mondiaux – le premier abordé au musée d’Aquitaine, le second au centre Jean-Moulin. Ensuite parce qu’elle est l’initiative de la jeune structure Le Café historique, et le fruit de l’amitié entre son président, l’historien Stéphane Barry (également directeur du département Memoring de l’agence Citron Pressé), et d’un collectionneur privé girondin, Vincent Caliot. « Avec les quelque 400 affiches qu’il a réunies en une vingtaine d’années, l’idée nous trottait dans la tête depuis un moment, se souvient Stéphane Barry. Et lorsqu’on l’a proposée au directeur du musée d’Aquitaine François Hubert, celui-ci a été tout de suite emballé ! » Vers la manipulation mentale Si les techniques, les artistes, les messages ont changé d’une guerre à l’autre, le docteur en histoire moderne et contemporaine souligne « des analogies dans les moyens de propagande » : « Toujours dénigrer l’ennemi, solliciter la population pour l’emprunt public, jouer sur l’émotion, glorifier les combattants ». Mais avec le deuxième conflit mondial, on entre de plain-pied dans l’ère de la propagande – on sort d’une forme de “publicité” pour passer dans le domaine de la “manipulation mentale”, le vrai sens de la propagande : le gouvernement de Vichy aux affaires véhicule les messages du régime nazi avec lequel il collabore. « Le glissement est sensible en termes d’auteurs des affiches, souligne Stéphane Barry. En 1914-1918, de grands artistes participent ainsi à l’effort de guerre ; pendant l’Occupation, les artistes sont moins nombreux, on compte surtout des affichistes foncièrement antisémites. » Un livre et un colloque Sébastien Le Jeune Au musée d’Aquitaine jusqu’au 17 janvier (11h-18h sauf lundis et fériés) ; au centre Jean-Moulin jusqu’au 27 mars (14h-18h sauf lundis et fériés), gratuit. Vernissage ce soir à 18h au centre Jean-Moulin puis au musée d’Aquitaine, entrée libre. www.musee-aquitaine-bordeaux.fr Photo : Soutenir les soldats et l’effort de guerre : d’un conflit à l’autre, le message “publicitaire” reste peu ou prou le même. Avec le régime de Vichy, on bascule dans la propagande (pro-nazie) pure et dure. © Collection Vincent Caliot / Photo Lysiane Gauthier, ville de Bordeaux |