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Mansfield.TYA : « Travailler les extrêmes » PDF Imprimer Envoyer
Mardi, 13 Octobre 2015 06:00

Quatre ans de silence et revoilà Mansfield.TYA plus solide que jamais. Avec leur 4e album, l’excellent « Corpo Inferno », le groupe s’affirme comme l’un des plus singuliers et des plus 
séduisants de la scène hexagonale – en plus d’être phénoménal sur scène, on le verra ce mardi soir au Krakatoa. Entretien avec la moitié du duo de Nantaises, Julia Lanoë (aussi connue comme la Rebeka Warrior de Sexy Sushi).


 

Il y avait eu la petite tournée anniversaire pour les 10 ans de l’album « June ». Comment se sont passées les retrouvailles avec Carla [Pallone, cordes et choeurs, ndlr] ?
Avec Carla, on ne se perd jamais de vue, on est vraiment amies – quand on ne fait pas de musique ensemble, on fait des barbecues (rires). Oui, l’an dernier, cette tournée dans des lieux atypiques, éclairés à la bougie, c’était vraiment chouette. C’est sans doute pour ça que l’écriture du nouvel album a été hyper simple. Autant pour le précédent, on s’était cherché, on creusait pour trouver une ligne directrice, autant, là, après quatre ans sans rien écrire ensemble, on avait plutôt les mêmes envies, les mêmes choses à raconter.

Dans l’album, il y a des collaborations, avec Shannon Wright (aussi sur le label bordelais Vicious Circle), mais aussi avec des plasticiens…
En effet, on aime bien ces emplois à contre-courant. On a demandé à l’artiste Jérémie Grandsenne et à Julie Redon, de StudioLent (qui avait signé entre autres des pochettes d’albums pour nous), de nous écrire des textes. De la même manière qu’on a demandé à des amis sculpteurs de faire la série de photos pour la pochette de l’album (photo de Une). Dans l’idée, on voulait ce 3e personnage, symbole de ce qui naît quand deux artistes travaillent ensemble – de même que quand deux notes sont jouées en même temps, ça donne naissance à une troisième, c’est particulièrement vrai en musique baroque mais, ça, Carla vous en parlerait mieux que moi.

Les atmosphères crépusculaires et les dérapages contrôlés (plus ou moins, assurément plus que dans Sexy Sushi) restent l’une de vos marques de fabrique. Pourtant, avec l’electro plus présente, l’ensemble sonne presque pop, non ?
Si vous voulez dire pop au sens de “rattaché à des musiques populaires”, oui, on y a toujours tenu. Mais si vous entendez par là plus “coloré pop”, ou plus accessible, je ne trouve pas. Ça reste une musique d’un abord pas toujours simple à la première écoute – même si, là, on laisse sans doute plus de portes ouvertes. Sans tomber dans la chanson d’amour pure et dure : il y a pas mal de mélancolie, de crépusculaire oui… et des textes souvent ironiques.

En fait, on a toujours aimé ça, travailler les extrêmes. La douceur doit être très douce, les dérapages très intenses. Moins que dans Sexy Sushi, c’est sûr, mais quand même. Il y a une part importante liée à Carla là-dedans, je suis une seule et même personne dans les deux groupes, mais elle me fait être différente. Pour ce qui est de la partie electro, le socle reste de la compo voix-violon. Autour, on y incorpore mes jeux du moment – en l’occurrence, l’électronique ces temps-ci.

La couverture médiatique me paraît plus importante pour ce 4e album. Après plus d’une décennie, cette reconnaissance ne vous semble pas tardive ?
Pas du tout, au contraire. On est très heureuses de l’accueil réservé à l’album (ce n’est pas le disque d’or ou les charts de NRJ non plus, hein), mais on est contentes aussi d’avoir pu prendre notre temps. Dans un sens, c’est une forme de contre-pied avec ces gens bombardés “artistes” dès le 1er single ou album et qui ne font plus rien après. Ce temps long nous va bien : ça nous permet de dire ce qu’on a vraiment envie, de ne pas nous laisser manipuler, d’être plus solides... •

Recueilli par Sébastien Le Jeune

Ce mardi soir au Krakatoa (Mérignac), avec Maïa Vidal en première partie (electropop, Fr./US). À 20h, 10€ (avec le pass Smac d'agglo), 15€ (prévente), 18€ (sur place). www.krakatoa.org 

Photo : Carla Pallone (violon, cordes, claviers, batterie, voix...) et Julia Lanoë (voix, guitare, claviers, batterie...), alias Mansfield.TYA : de la chanson vraiment pas comme les autres. © Erwan Fichou & Théo Mercier

 

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