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Sagittarius va nous faire revivre le mariage de Louis XIII à Bordeaux, 400 ans après PDF Imprimer Envoyer
Mercredi, 14 Octobre 2015 06:00

Plus que quelques dizaines de places sur le millier que compte la cathédrale Saint-André : disons-le sans détour, il va falloir faire vite pour être du grand concert donné le 4 novembre par l’Ensemble Sagittarius pour célébrer les 400 ans du mariage de Louis XIII avec l’Infante d’Espagne, Anne d’Autriche. Entretien avec son directeur musical, Michel Laplénie.

 

Une union-clé dans l’Histoire de France, qui va sceller les destins des dynasties Bourbon et Habsbourg, en ce 25 novembre 1615 : ce faisant, la mère du roi de France, Marie de Médicis, met un terme à la défiance vis-à-vis de l’Espagne qu’entretenait son époux Henri IV après un XVIe siècle de conflits incessants sur fond de guerres de religion. Un revirement qui place Bordeaux au cœur de la diplomatie européenne de l’époque.



Un mariage royal à Bordeaux, bien peu de gens sont au courant, me semble-t-il. Vous avez voulu monter le projet dès que vous l’avez appris ?
En effet, moi-même j’ignorais que cet événement majeur de l’Histoire de France avait eu lieu ici, en arrivant à Bordeaux. Ce sont des gens des Archives municipales qui me l’ont appris et m’ont incité à me lancer dans des recherches. En Aquitaine, tout le monde ou presque est focalisé sur le mariage de Louis XIV, qui a eu lieu à Saint-Jean-de-Luz [en 1660, ndlr]. Et, à Bordeaux, on est beaucoup plus obnubilé par la faste période du XVIIIe siècle, celle des grands intendants – de laquelle date la place de la Bourse, par exemple.

Le mariage de Louis XIII est pourtant l’un des événements les plus importants de la ville de Bordeaux. Songez que le palais archiépiscopal, à côté de la cathédrale [là où se trouve le Café Français aujourd’hui], fut alors appelé « Le Louvre », pendant les trois mois où la cour fut installée à Bordeaux, d’octobre à décembre.

J’ai donc très vite eu l’idée de ce projet, que j’avais proposé à la Ville pour les festivités de l’an 2000 puis pour Bordeaux Capitale européenne de la culture. Pour diverses raisons, ça n’a pas pu se faire – cette année des 400 ans était donc la dernière chance ! Mais malgré le soutien de la Ville, de l’Opéra, de Mollat ou encore de la Fondation BNP-Paribas, ça n’a pas été chose aisée de monter cet événement.

Pourtant, le succès est déjà au rendez-vous, alors même qu’au programme on ne trouve nulle “star” du baroque français – pas de Lully, pas de Charpentier, plus tardifs…
En effet, il n’y a que peu de traces des musiques vraiment jouées pendant la cérémonie. On peut supposer que Louis XIII, encore jeune alors [il vient d’avoir 14 ans], a sollicité des compositeurs de la cour de son père Henri IV – le musicien de la Chapelle royale Eustache de Caurroy, ou Nicolas Formé qui deviendra un proche de Louis XIII et lui a dédié une messe à double chœur. Cette dernière forme l’ossature de la messe nuptiale que nous donnerons. Nous avons aussi ajouté des motets de deux de ses contemporains, Guillaume Bouzignac et Étienne Moulinié, ainsi que la chanson de Louis XIII, écrite par le roi lui-même !

Alors, non, pas de star, mais l’engouement que nous rencontrons déjà est très encourageant ! Et j’espère que ce concert aidera à inscrire l’événement dans la mémoire collective des Bordelais.

Pour ce concert, Sagittarius ne sera pas tout seul…
C’est vrai. En plus des musiciens de l’ensemble (qui jouerons d’instruments rares comme le serpent ou la sacqueboute, l’ancêtre du trombone à coulisse), nous aurons à nos côtés le chœur de l’Ensemble Orfeo dirigé par Françoise Richard. Et Didier Sandre, de la Comédie-Française, officiera en tant que récitant, pour dire un texte élaboré par l’historien Philippe Loupès. Parce que nous avions la volonté d’en faire plus qu’un simple concert. •


Recueilli par Sébastien Le Jeune

Mercredi 4 novembre, en la cathédrale Saint-André, 20h, 10-20€ (23-30€ premium), via la Fnac, le Kiosque culture (05 56 79 39 56) et le site de l’ensemble.
Un colloque de l’Alfres sur les alliances France-Espagne se tiendra du 4 au 6. Rencontre avec Philippe Loupès (le 3), visite guidée “Bordeaux à l'époque de Louis XIII” (le 7, à réserver)... Toutes les infos sur www.sagittarius.fr

Photo : Avant le mariage de Louis XIV à Saint-Jean-de-Luz, son père Louis XIII avait épousé l’Infante d’Espagne en 1615 à Bordeaux – ici immortalisés par Jean Chalette. © Daniel Martin / Musée des Augustins, Toulouse

 

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