Chic ! Revoilà Ritournelles, l’un de nos plus vaillants festivals littéraires, pour une 16e édition toujours aussi empreinte de poésie mais brassant large, comme à son habitude. Dès ce soir et jusqu’au jeudi 12, se mêleront lectures, rencontres, projection et expo, avec en son centre la figure de l’éminent Roland Barthes.


Avec ses attaches dans le Sud-Ouest, aucun événement littéraire bordelais qui se respecte ne peut passer à côté du centenaire de la naissance de l’écrivain, philosophe et sémiologue. Un penseur “poéticien” à ses heures, qui posait la question « Y a-t-il une écriture poétique ? » Et qui, sans en avoir écrit lui-même, usait de ses formes modernes dans ses « Fragments d’un discours amoureux ». Pas étonnant, donc, qu’il se taille la part du lion au sein de cette édition de Ritournelles.

Ainsi, Barthes sera à la fois à voir, à entendre et à disséquer. À voir au travers des feutres de Camille Lavaud, plasticienne estampillée Fabrique Pola, dans l’expo « Les Dessins comme rituel » vernie demain à l’Espace 91 de la librairie Mollat, ou du film « BARTHES* » de Bernard Marcadé, présenté en avant-première demain à l’Utopia en partenariat avec La Machine à Lire. À entendre au cours de lectures par Romain Jarry de la Cie des Limbes, tantôt en médiathèque (à Mérignac, Mériadeck et Floirac), tantôt en haut de la tour Pey-Berland (vendredi). À disséquer en compagnie de spécialistes – l’écrivain Jean-Marie Schaeffer demain au 91 à 18h avant le vernissage de l’expo, le plasticien Pascal Convert qui a signé le néon géant citant Barthes sur le pont du tram à Bègles, en deux entretiens avec Didier Arnaudet, président de Permanences de la Littérature, pilote du festival.

Création et érotisme
Deux autres temps forts sont au programme. Ce soir, une création où trois poétesses (Édith Azam, Liliane Giraudon et Leslie Kaplan) se frottent au frisson de la scène sous la direction de la Cie des Limbes ; vendredi, la température montera d’un cran avec la soirée « Éros », lectures de leurs textes amoureux par un quatuor masculin (Philippe Adam, Frédéric Boyer, Claro et Mathieu Riboulet) sur fond de dessins érotiques signés François Matton. Pour ces deux soirées-là à l’Oara, il est chaudement recommandé de réserver. •

Sébastien Le Jeune

Pey-Berland (5,5€, gratuit 12-25 ans) : 05 56 81 26 25 ;  Utopia (4€) : 05 56 52 00 03 ; Oara (gratuit) : 05 56 01 45 66.
Tous les détails sur permanencesdelalitterature.fr

Photo : Fidèle à lui-même, le festival fait intervenir des poètes – Frédéric Boyer (à g.) ou Leslie Kaplan (au c.) mais aussi des comédiens (Romain Jarry, en Une) et des plasticiens – cette année, Pascal Convert (à dr.), auteur de l’oeuvre du pont de Bègles citant Roland Barthes. © Hélène Bamberger (gauche et centre) / Frédéric Delpech