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Caravan Palace : Sultans of (electro) swing - Interview PDF Imprimer Envoyer
Vendredi, 13 Novembre 2015 06:46

L’un des grands concerts du week-end se passe ce soir au Rocher, à Cenon : le retour de Caravan Palace avec « <I°_°I> », un 3e album où le septet montre sa capacité à renouveler le genre electroswing. Entretien avec Hugues Payen (compo, violon et claviers).


 

Dix ans que ça dure, l’aventure Caravan Palace – autant pour ceux qui pensaient que la vague electroswing n’était qu’une mode fugace. Vous pensiez durer si longtemps ? Qu’est-ce qui explique cette longévité ?


Je me souviens qu’à l’époque, le succès nous avait pris de court. À bricoler notre musique dans notre coin, on n’était même pas sûr qu’il y aurait des gens pour écouter ça ! Et dès 2009 l’histoire s’est changée en gros carton, on n’a pas arrêté de tourner. Entre temps, il y avait eu aussi la percée de Parov Stellar, alors plein de DJs se sont mis à jouer de l’electroswing dans les bars, les clubs… Ce qui a fait qu’avec le 2e album, on a pu tourner encore plus à l’international, toucher de nouveaux publics, de nouveaux territoires. 



L’une des clés, c’est sans doute vos performances live, l’un de vos points forts, non ?


Peut-être, oui – merci ! Ce qui est clair, c’est qu’on a deux “jobs” – comme s’il y avait deux Caravan Palace. D’abord, écrire de la musique, ensuite la jouer sur scène, en essayant de faire en sorte qu’il y ait une continuité. Alors qu’il s’agit de deux choses très différentes, quoi que très complémentaires. On ne compose jamais sur la route, mais en studio, on a toujours le live en tête, pour éviter les gamelles ! (rires) Plus sérieusement, on se souvient toujours qu’à l’origine, le swing qu’on aime, comme celui de Cab Calloway qu’on a repris à nos débuts, c’était un vrai show, de l’entertainment à l’américaine avec de grands orchestres. Et c’est cet esprit-là qu’on a voulu retrouver sur scène. D’où, pour cette tournée, un accent supplémentaire porté sur le show lumières, encore plus fort qu’avant. 


Là, la bonne surprise, c’est que la palette s’enrichit, avec des colorations hip hop notamment. C’était essentiel pour vous, pour ne pas tourner en rond ?


C’est vrai que, quand on est dans une musique aussi spécifique que l’electroswing, au bout de 7-8 ans, on peut avoir parfois la sensation de tourner en rond. D’où l’importance de trouver un nouveau souffle, de nouvelles inspirations. À nos débuts, on se refusait d’aborder du crossover hip hop-swing – ce que d’autres ont fait par la suite. Le hip hop de l’époque ne nous paraissait pas coller. Mais, depuis, il s’est pas mal renouvelé, avec un certain ralentissement du tempo, une tendance plus electro assez minimaliste, ça nous a inspirés et ça nous a permis de faire évoluer notre son. 
Après, ça n’a pas été un processus volontaire, conscient. Chez nous, le processus créatif dure longtemps, un an et demi, deux ans… Sur l’album, tous les morceaux ont été refaits au moins une fois. Et, surtout, on part chaque fois avec beaucoup de morceaux. C’est d’ailleurs un conseil que je donne souvent aux plus jeunes : écrire beaucoup, tout le temps. C’est indispensable pour trouver de nouveaux chemins.



Fait singulier, l’album a pour nom un emoji [un smiley ou émoticône japonais, ndlr]. Il a un vrai nom ?


Oui, on a pris le pari, un peu sur une boutade au départ. Nous, au départ, on avait plutôt en tête « Roboticône » comme “traduction”. Mais dès qu’on a annoncé la sortie de l’album, les fans l’ont tout simplement appelé « Robots » ou « Robot », et c’est le nom qui tourne partout, sans qu’on en soit responsable. Le fait que ce robot ait été reconnu tout de suite nous fait vraiment plaisir : c’est un bel hommage à ce petit robot qui nous suit depuis le début, un élément reconnaissable qui est un peu notre mascotte. •

Recueilli par Sébastien Le Jeune

Photo : Un smiley en guise de nom d’album ? « Les fans l’ont tout simplement appelé “Robot” » © Antoine Delaporte

 

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