Avec les événements de vendredi, plusieurs opérateurs ont été mis face à un dilemme : maintenir ou reporter. Touché de plein fouet, le Festival international du film d’histoire de Pessac, qui devait démarrer ce lundi.

Au sein de l’équipe du festival en effet, on a dû prendre acte de la décision venue d’en haut : « M. Franck Raynal, maire de Pessac et M. Alain Rousset, président du festival, en concertation avec le préfet d’Aquitaine, ont pris la décision de reporter la 26° édition », soulignait-elle dans un communiqué samedi. Ce week-end, ça a donc été le branle-bas de combat pour décommander les quelque 200 intervenants et annuler autant que possible tous les frais logistiques (déplacements, hôtels, partenaires...). Sans oublier les 30 personnes appelées en renfort à Pessac le temps de la manifestation. Dès cette semaine, le conseil d’administration du festival devrait se réunir pour tenter de fixer une nouvelle date mais, pour Alain Rousset, pas question de changer de thème, « Un si Proche-Orient » – l’une des raisons principales de ce report, avec la foule d’invités internationaux et la venue attendue de près de 15 000 scolaires : « Sinon les barbares auraient gagné ».
Elle aussi très orientée public scolaire (interdit de sortie sur le plan national), la Cie Le Talent Girondin reporte sa pièce « Voltaire-Rousseau » prévue cette semaine à l’Inox. Les autres théâtres, pour l’instant, n’ont pas réagi sinon les Salinières, qui ont maintenu leur comédie samedi : « Nous devons rester debout et vivant, juge son directeur Frédéric Bouchet. Nous ne devons surtout pas aller dans le sens de ce que souhaitent ces criminels ».
Côté salles de grande jauge, si l’Auditorium a pu maintenir le concert de Melody Gardot ce dimanche au prix d’une sécurité renforcée, les soirées de samedi ont été annulées au Krakatoa (Balthazar), au Rocher de Palmer (Set & Match et “Le Grand Concert Gospel) et à la Rock School Barbey (Marina Kaye). Les dates de report seront annoncées bientôt. •  

Photo : Le thème “Proche-Orient” au festival de Pessac devait voir la venue de personnalités tel le réalisateur Salem Brahimi, dont le film « Maintenant ils peuvent venir » se passe en pleine montée du fanatisme et de la barbarie islamiste en Algérie dans les années 1990. Trop risqué, ont jugé les autorités. © KG PRODUCTIONS / AARC / BATTAM FILMS