Renaud Rubiano au festival Facts : Poétique de l’algorithme |
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Mardi, 17 Novembre 2015 08:00 |
Dès ce soir et jusqu’au 27, le tout nouveau festival Facts initié par l’université de Bordeaux entend mettre en avant les passerelles entre art et science. Un grand écart ? Pas vraiment : nombreux sont les artistes à collaborer avec des scientifiques, tel Renaud Rubiano, dont l’installation sonore et visuelle sera vernie ce soir lors de la soirée d’inauguration à Talence. Rencontre.
Plein jour dehors, nuit dedans... ou presque. À intervalles réguliers, l’un des « Mobiles » de Renaud Rubiano s’active. S’illumine, tangue, flashe, tournoie... Puis c’est le tour du mobile voisin. Le tout sur fond de sons atmosphériques. Au centre, le spectateur, pris dans une valse d’ombres et de musique abstraite. L’immersion est totale. « On y restera 30 minutes si on est plutôt contemplatif... Deux suffiront pour voir de quoi ça a l’air, si on est pragmatique », sourit le plasticien. Nous sommes au deuxième étage du Forum de Talence, hier, où l’artiste marseillais installé à Paris met la dernière main à l’installation qu’il dévoilera ce soir dans le cadre de Facts après cinq jours de résidence in situ. Dans la pièce obscure, quatre mobiles très différents – néon, “guirlande”, applique tournante... Tous de sa conception. Et tous reliés à des contrôleurs, activés en même temps que les boucles sonores par un logiciel, i-Score, développé, lui, par le LaBRI, Laboratoire bordelais de recherche en informatique, et son studio associé au sein de l’université de Bordeaux, le Scrime (Studio de création et de recherche en informatique et musiques expérimentales.) – avec le concours d’autres labos du même type dans l’Hexagone. Dramaturgie In fine, ces algorithmes complexes introduisent une part d’aléatoire, d’imprévisible, dans ce que verra le spectateur. « De cette manière, j’écris simplement une trame, une dramaturgie, et je laisse le spectateur se faire sa propre histoire. J’espère que l’immersion, l’écoute, les ombres et lumières vont provoquer une émotion globale, mais surtout actionner chez chacun des mécanismes intimes qui lui seront propres. Finalement, j’aimerais que chaque personne me décrive une expérience différente. » D’où l’absence de vidéo dans cette installation, alors que Rubiano s’est fait connaître en France comme à l’international en particulier pour son travail sur ce médium. « Interférences positives » « Le but n’est pas de déboucher sur une forme d’“art scientifique”, conclut Renaud Rubiano. Un art rationnel, ça ne me parle pas – je crois beaucoup à la poésie de l’erreur. L’artiste mène sa recherche artistique, le scientifique sa recherche scientifique. Mais la confrontation des deux peut produire des interférences positives, constructives. » •
Sébastien Le Jeune Ouverture ce mercredi soir, à 18h30 au Forum des Arts de Talence (tram B Forum), en même temps que les installations de Véronique Lamare » et du concours étudiant STArt. Puis, à 21h sur le campus de Talence (devant le bât. A33), vernissage de l’installation vidéo d’Olivier Crouzelle. Facts, jusqu’au 27 novembre : cafés-sciences, ateliers, expos, soirées et spectacles – détails sur facts-bordeaux.fr Photo : Renaud Rubiano, poète son et lumière high-tech © Studio Mirio |