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« Cold Moon », Alela Diane au clair de lune, ce mercredi soir à Barbey PDF Imprimer Envoyer
Mercredi, 18 Novembre 2015 06:00

En à peine plus de 10 ans, Alela Diane s’est imposée comme la nouvelle reine du folk américain... Seule. Avec « Cold Moon » (“lune froide”), elle a tenté l’expérience de l’écriture en duo – mais pas avec n’importe qui, avec Ryan Francesconi, aussi brillant en solo qu’à la guitare avec Joanna Newsom. Ils sont tous deux sur la scène de Barbey ce soir. Entretien.


 

Comment vous êtes-vous rencontrés ?
Cela doit faire dix ans qu’on a été présentés, chez des amis communs. On s’est croisés de temps à autre, à des concerts, jusqu’à ce qu’on tombe nez à nez, à un concert encore, en octobre dernier. Ça faisait un moment qu’on ne s’était pas vus, et on s’est mis à échanger sur là où on en était musicalement. Et il se trouve qu’on en était à peu près au même point. Ma fille venait d’avoir un an, je ne me sentais pas la force de me lancer dans un nouvel album. Avec la maternité, je manquais vraiment d’espace et, surtout, de temps – alors que je bouillonnais d’envie de créer ! Ryan aussi était en pleine interrogation sur la suite à donner à sa carrière. C’est là qu’on s’est dit qu’on pourrait écrire des chansons ensemble. Et ça a plutôt bien tourné.

Que vous êtes-vous apporté mutuellement ?
D’abord, ce que Ryan m’a apporté, c’est du temps. Le fait qu’il m’envoie des trames de morceaux à la guitare a beaucoup simplifié les choses, je pouvais me concentrer un peu plus sur le texte, les mélodies de chant, la façon de placer ma voix. J’ai écouté longtemps ses morceaux – le jeu de guitare et la composition de Ryan sont tellement différents, tellement plus complexes que les miens ! C’était un vrai défi pour moi. Il m’a fallu une certaine période d’“ajustement”, jusqu’à ce que je sente que j’avais quelque chose à apporter à sa musique, quelque chose qui lui rende grâce, qui la magnifie encore. Au final, ce qui était particulièrement savoureux, c’était cette sensation de parvenir à créer des choses que je n’aurais pas pu écrire seule.

Derrière cette musique douce, au charme folk presque suranné, transparaît un thème que vous évoquiez peu auparavant, celui de la marche du temps, du monde moderne, ses « buildings and machines ». « Qui suis-je pour juger le progrès ? » écrivez-vous. Vous craignez le progrès ?
C’est vrai, oui, un peu, sans doute. C’est une période étrange pour être un être humain dans ce monde. J’ai beau essayer de suivre sa marche en avant, j’ai toujours la sensation que quelque chose ne tourne pas rond. Et le fait que le progrès est en train de détruire notre planète n’arrange rien, ça me préoccupe vraiment.

J’avais l’intention au départ d’écrire sur bien d’autres choses mais ce thème est revenu comme un motif récurrent. Vous savez, là où je vis, à Portland, la ville grossit à vue d’œil, les vieux bâtiments victoriens sont démolis pour faire place à des bâtiments souvent mal fichus, faits de matériaux au rabais. C’est terrible. Ça me blesse vraiment. Voilà ce que j’avais sous les yeux pendant que j’écrivais… Et c’est ce que l’on retrouve dans l’album.

Huit chansons, c’est trop peu, à mon goût…
(Rires) Oh 40 minutes, ce n’est pas si court ! C’est le genre de titres qu’on aime à laisser respirer, s’installer doucement. Mais rassurez-vous, en live, on reprend aussi de mes anciennes chansons, que Ryan a réarrangées pour leur donner une nouvelle vie, un autre son. Surtout que nous tournons en trio, avec Mirabai Peart, la violoniste et violoncelliste sur l’album. Et je suis sûre que, sitôt la tournée terminée, j’aurai très envie de me remettre au travail. J’ai déjà écrit quelques nouvelles chansons, abordées d’une manière assez neuve – quelque part ce projet à deux m’a changée… Chaque chose que je fais déroule un peu plus le chemin sur lequel je suis. •

Recueilli par Sébastien Le Jeune

Photo : Alela Diane et Ryan Francesconi ont signé ensemble « Cold Moon », un album magistral. © Carissa Gallo

 

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