Scènes: Jeu de chaises... théâtrales |
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Mardi, 18 Septembre 2012 21:16 |
«Gérer, c’est prévoir.» Derrière cette simple phrase dans la bouche de Frédéric Bouchet, directeur et metteur en scène des Salinières, on sent poindre une once de regret. Lui qui s’était lancé il y a trois ans dans l’aventure de la reprise de l’ancien cinéma Jean-Vigo a finalement préférer jeter l’éponge et passer la main à son confrère Xavier Viton. «La raison principale, c’est le contexte actuel, et les prochaines années qui s’annoncent difficiles», insiste celui qui avait rendu son nom originel à cette salle qui fêtera ses 100 ans à 2013.«Quand on m’a proposé de reprendre le Jean-Vigo il y a 3 ans, je n’ai pas pu m’en empêcher, sourit-il. Je me sentais comme investi d’une mission, sinon le lieu allait disparaître. Mais depuis, il fonctionnait, mais tout juste.» Trop juste en tout cas pour que l’homme ne souhaite pas «prendre le risque d’affecter aussi mon “bébé”, le Théâtre de Salinières». Frédéric Bouchet ne garde pourtant aucune amertume de cette expérience. Trois ans durant, il y a programmé des spectacles dans la ligne de celle des Salinières, avec un succès inégal («le même spectacle qui triomphait rue Buhan pouvait très bien ne pas marcher du tout rue Franklin»), et diffusé aussi un certain nombre de productions en tournées nationales. «Et je me suis aperçu que recevoir des spectacles, c’était pas mon truc. Je préfère me recentrer sur ce que j’aime, produire et monter des pièces de théâtre de divertissement, au sens large. Avoir deux pièces en alternance dans la semaine me permet d’offrir au public de la comédie très grand public du jeudi au samedi [tel le tordant «Si c’était à refaire» de Laurent Ruquier, jusqu’à samedi, ndlr], et des propositions à l’humour un peu différent les mardi et mercredi, comme “Les Diablogues” de Roland Dubillard ou la création de la pièce insolite “L’Âme de fond” de mon ami Xavier Deluc, “M. Section de Recherches”.» «Coup de coeur» Et le directeur/metteur en scène pense avoir trouvé l’«équilibre» entre ses trois salles si différentes. Aux Beaux-Arts, son «bébé» à lui, il garde cette formule de vrai café-théâtre, espace de convivialité où on vient manger un morceau et voir un spectacle entre amis, avec des spectacles à l’«humour transverse» (tel celui de Louise Bouriffé, actuellement à l’affiche). Au Victoire, toujours les comédies populaires qui ont cartonné au box-office (les «Colocataires», «Le Clan des divorcés», «Ma Soeur est un boulet»...). Et au Trianon, un accueil encore plus soigné avec ouvreuses et l’accueil de spectacles avec “stars” que la jauge de 270 personnes rend viable économiquement : on y verra ainsi Enzo Enzo et Virginie Pradal, Judith Magre – la triple Molière qui sera seule en scène dans «Rose» –, Natacha Amal et Patrick Préjean, Henri Guybet ou encore Gustave Parking pour le «best of» de ses 20 ans de carrière. Et en attendant, la saison démarre fort avec le “blockbuster” du boulevard, «Le Dîner de cons» de Francis Veber, demain soir, pour le premier lever de rideau d’une nouvelle ère.• |