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Luz Casal, lumière du sud : l'interview avant le dernier concert de sa tournée, samedi à Bordeaux PDF Imprimer Envoyer
Lundi, 07 Décembre 2015 06:00

Révélée à l’international par Almodovar, Luz Casal s’est depuis imposée comme l’une des plus belles voix et l’une des artistes les plus sensibles de la péninsule ibérique. Le succès ne se dément pas, la preuve : plus de trois ans de tournée pour « Alma », où elle reprend des standards d’autres pays que l’Espagne. Entretien à la veille de son concert au Casino-théâtre Barrière.

 

 

« Alma », votre album de reprises en italien, portugais et français, vous a valu d’extraordinaires critiques un peu partout. Pourquoi cet album ?
La raison principale, c’est que j’écoute beaucoup de choses, beaucoup de textes si beaux que j’ai envie de les chanter. Pas dans une traduction mais dans la langue originale : quand j’écris en espagnol « estoy enamorento » ou en français « je suis amoureux », ça sonne très différent, et la signification peut être légèrement différente. Par chance, il y a beaucoup de chansons étrangères que j’ai fini par connaître par cœur, comme beaucoup de chansons d’Antônio Carlos Jobim par exemple. Je n’avais cependant jamais pensé à en faire un album, jusqu’au jour où c’est venu, comme une lumière. À ce moment, je me suis rendue compte que je pouvais chanter toutes ces chansons sans que ce soit un effort, en faisant en sorte que ça sonne naturel. C’était le moment.

Cela dit, sur la tournée, je chante quand même un répertoire plus large que l’album, sinon le public ne s’y retrouverait pas. Je pense en particulier à des chansons comme « Bésame Mucho » ou « Piensa En Mí »…

Cette dernière vous a fait connaître dans le monde entier dans le sillage du succès de « Talons aiguilles » de Pedro Almodovar en 1991. Malgré cela, pourquoi ne pas avoir poursuivi dans la musique de film ?
On a fait appel à moi quelques fois encore, notamment pour le film « Mar Adentro » d’Alejandro Amenábar en 2004, et j’espère qu’on continuera à penser à moi à l’avenir. Mais je ne le recherche pas expressément, c’est avant tout une question d’opportunités. Et puis, vous savez, encore dernièrement, j’étais invitée au Mexique pour chanter dans le cadre d’un festival de cinéma et j’ai eu comme la sensation de ne pas vraiment appartenir à ce qu’on appelle « la grande famille du cinéma ». Je ne me l’explique pas vraiment. Car j’adore le cinéma – pour les films, et parce que c’est ça qui m’a permis d’aller chanter dans tant d’autres pays.

À l’étranger, vous êtes surtout connue pour ces ballades intemporelles, nettement moins pour votre versant rock. Pourtant j’ai lu que vous ne manquiez pas un concert d’AC/DC !
(Rires) Oui, c’est vrai. C’est vrai aussi que chacun des albums sortis en France est dans ce registre de chansons profondes, qui parlent d’amour, d’amitié, de grands sentiments. En Espagne, je suis aussi connue pour mes chansons plus pop-rock. Ce n’est qu’un autre aspect d’une même personnalité : j’aime beaucoup de styles différents et, donc, je ne m’interdis rien… Enfin, dans les choses que je suis capable de faire. Il m’arrive d’ailleurs de jouer quelques-uns de ces titres plus rock, en rappel, pour les faire découvrir à mon public français.

Le concert de Bordeaux samedi est le tout dernier de la tournée ! Vous avez une idée de ce que vous allez faire après ? Un autre album est-il prévu ?
J’arrive à la fin d’un cycle en effet. Alors, oui, aussitôt le concert de Bordeaux terminé, je me mettrai dans des dispositions pour avancer, créer de nouveau. Enfin, j’ai déjà emmagasiné pas mal d’idées en trois ans de tournée alors j’espère bien être en mesure de vous livrer un album de nouvelles chansons d’ici à la fin 2016.

Une chanson que vous ne chantez pas ou peu sur scène, c’est « Ecos », inspirée par l’attentat à la gare de Madrid en 2004. Avez-vous pensé à la reprendre suite aux attentats de Paris du 13 novembre ?
Tout à fait. J’y ai pensé d’autant plus que, ce soir-là, j’étais dans le sud de la France, avec un concert prévu le lendemain. Dès que j’ai su pour cette tragédie, j’y ai pensé immédiatement. Mais comment faire ? À chaque fois que j’essaie de la chanter, les images de Madrid me reviennent, c’est trop douloureux, les larmes remontent aussitôt. J’y pense quand même mais je ne l’ai pas rechantée. Pas encore. C’est comme un éternel recommencement. Peut-être qu’il ne vaut mieux pas. Peut-être vaut-il mieux que je me borne à donner de la chaleur aux gens... •

Recueilli par Sébastien Le Jeune

 

Ce samedi 12 décembre, 20h30, 39€ (Carré Or 43€). Tél. 05 56 69 49 00 ou www.lucienbarriere.com

Photo : « Ces reprises, je ne pensais pas en faire un album jusqu’au jour où c’est venu, comme une lumière. » © Miguel Reveriego

 

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