L’un des concerts événements du mois, c’est ce vendredi au Krakatoa de Mérignac : la release party du 4e album éponyme des Bordelais J.C. Satàn. À déguster sur Canal+ tous les soirs d’ici-là où ils jouent auréolés de « L’Album de la semaine »* – la classe. Et nous, on vous fait gagner des places  !?

On vous en parlait dès sa sortie, l’album est rudement bon, si bon qu’on prédisait qu’il pourrait leur ouvrir un public bien plus large (notre édition du 30 septembre). Bingo ! La presse nationale les adore et les télés commencent à les demander. « On a été super bien reçu à Canal, raconte Romain, le batteur. Ce sont des vieux de la vieille de l’ancienne équipe de “Nulle Part Ailleurs” qui font cette émission, ils ont gardé le même esprit. On n’avait aucune contrainte – on nous a même dit “si vous voulez jouer hyper-fort, jouez hyper-fort” ! » Et Paula la chanteuse d’enchaîner : « Alors... oui, on a joué hyper-fort. » (rires)

L’affaire était pourtant loin d’être courue d’avance pour un groupe qui n’a jamais, depuis ses débuts à la fin des années 2000, édulcoré le moindre décibel de son rock garage. « On n’est pas des carriéristes, insiste Arthur (guitare et chant), on n’a même jamais eu de ligne directrice. Là, on se dit “il était temps !” en rigolant, mais on a juste pris notre temps. Ok, on est dans la Pépinière du Krakatoa mais on a eu une vie avant, on y est entré après avoir joué des années dans des clubs. On est vraiment fiers de se dire que, si on finit par jouer dans des Smac [Scènes de musiques actuelles, ndlr], c’est parce qu’on assure... »

Plus pop ou pas ?
Le quintet semble pourtant toujours étonné de se retrouver là, au Krakatoa, une Smac justement, qui leur offre via sa Pépinière quelques jours pour roder leur set (et en particulier les lumières, une première pour eux) en vue de la grosse tournée qui s’annonce – déjà une trentaine de concerts entre la France et l’Italie (d’où viennent les filles, Paula et Alice) et les dates des festivals de l’été qui commencent à tomber (Dour en Belgique, La Villette Sonique à Paris...).

Comme s’ils n’avaient pas anticipé du tout l’extraordinaire accueil de leur 4e long format, pourtant sorti sur un plus gros label, Born Bad, avec Animal Factory.. « Je suis surpris que les gens disent qu’on sonne différent d’avant, affime Dorian, le clavier. Peut-être parce que pas mal de gens nous ont découverts avec le 3e, « Faraway Land », le plus “dur”. Mais ça reste du J.C. Satàn, avec des constructions de morceaux complexes comme avant et de gros refrains. Et des ballades plus calmes, on en a toujours fait, réécoutez les deux premiers albums... » « Si certains disent que ça sonne plus pop – dans le bon sens, la pop Beatles, j’entends – c’est sûrement parce que, cette fois, on est vraiment allés au bout de nos ambitions en termes d’arrangements », reprend Arthur.

Des ballades, n’espérez pas en entendre beaucoup vendredi : ils ont profité d’une autre résidence au Kraka pour travailler un set moins bruyant qui pourrait tourner l’an prochain, « parce qu’une fois qu’on est partis à jouer fort, c’est impossible de redescendre », note Alice, la bassiste. Là, ça jouera abrupt et énergique, comme dans les caves des débuts.

Et on retrouvera en ouverture un autre fleuron de la scène rock d’ici, Cockpit – « le meilleur live de tout Bordeaux actuellement, et je ne dis pas ça parce que c’est des potes », dixit Arthur. Et pour ceux qu’un trop-plein de guitares saturées pourrait effrayer, deux autres très bons groupes sont au menu, Haydée et Constance Chlore : mêmes connexions que les Satàn dans l’underground bordelais, versant electro/synthpunk cette fois. •

Sébastien Le Jeune

* En clair à 18h30 jusqu’à vendredi, et en replay.

Vendredi, à 20h, 10€ en prévente, 12€ sur place. www.krakatoa.org

Photo : Arthur, Paula, Romain, Dorian et Alice, passés des caves bordelaises aux feux des projecteurs © Titouan Massé