Avec les Dealers de science, le bio-art fait débat, ce mardi soir halle des Douves |
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Mardi, 19 Janvier 2016 06:00 |
Comme en écho au nouveau festival Facts en novembre dernier, les Dealers de Science ont choisi eux aussi d’aborder cette année les croisements entre art et science. Avec une première thématique aussi fascinante que sulfureuse ce soir, le bio-art. Entretien avec l’un des responsables de l’asso, Pierre Martin.
Comme lui, l’essentiel des membres de cette “association de filière” sont des étudiants en master HPMS (histoire, philosophie et médiation des sciences) à l’Université de Bordeaux Montaigne, et la mise en place de ces conférences fait partie de leur projet pédagogique. Bien qu’ils aient été impliqués pour de la médiation dans Facts, le choix du thème par leurs maîtres d’ouvrage pour cette 9e année des cycles de conférences était indépendant – un heureux hasard, permettant de pousser la réflexion plus avant. En quelques mots, pouvez-vous donner une définition de ce que l’on appelle le bio-art ? Il y a eu des exemples retentissants dans la presse – je pense à Eduardo Kac qui avait passé commande à l’Inra de lapins génétiquement modifiés pour être phosporescents afin de les intégrer dans ses expos. Ça remonte à 1999 et les coups d’éclat se sont multipliés depuis. Cela choque-t-il encore ? Il y a souvent beaucoup d’ironie, d’humour noir chez ces créateurs – je pense encore, autres exemples, à Stelarc qui s’était fait greffer une prothèse d’oreille sur le bras, ou à la très médiatique Orlan, pour toute son œuvre et en particulier ses performances chirurgicales sur elle-même, à la limite du body art. Ce qui choque le public finalement, c’est que ces artistes touchent à notre rapport au corps, à son obsolescence. Et le temps qui passe n’y change rien : dans le micro-trottoir que nous avons réalisé et que nous projetons ce soir en préambule de la conférence, ces démarches continuent de susciter de très fortes réactions ! Les intervenants sont de très haut niveau. Le grand public peut-il s’y retrouver ? Qu’est-ce qui se profile pour la suite ?
Recueilli par Sébastien Le Jeune Ce mardi, à 18h, halle des Douves (Capucins), entrée libre. Traduction LSF. dealersdescience.com Photo : Avec son projet “GFP Bunny”, plus connu sous le nom d’Alba le lapin phosphorescent, l’artiste brésilien précurseur du bio-art Eduardo Kac avait fait couler beaucoup d’encre en 1999-2000. © Eduardo Kac |