Petit à petit, le festival Pouce ! fait son nid. Le festival de danse orienté jeune public initié par le Cuvier d’Artigues confirme encore la tendance pour sa 5e édition, dès ce soir et jusqu’au 13 février, avec toujours plus de lieux partenaires et plus de spectacles... et pas que pour les petits.

Des spectacles de danse contemporaine qui tournent à plein régime (100% de remplissage pour les scolaires et un excellent 90% côté grand public), ça finit par se savoir. C’est ainsi que cette année, le festival peut compter sur 13 lieux partenaires avec trois nouveaux entrants : les Villes du Taillan-Médoc et de Pessac et L’Entrepôt du Haillan, où démarrent les réjouissances ce soir.

L’une des clés de ce succès, c’est que l’équipe s’appuie à la fois sur la création régionale – une des missions du Centre de développement chorégraphique (CDC) d’Artigues – et sur des artistes reconnus au plan national. Cette année encore, sont proposées des oeuvres signées Catherine Dreyfus et sa Cie ACT2 basée en Alsace (« Miravella » ce soir), les Normands de la Cie Étant Donné Frédérike Unger et Jérôme Ferron (« ZigZag » samedi au Galet de Pessac), le chorégraphe néerlandais installé à Paris Herman Diephuis (« Bang » le 6 février au Cuvier), la Bisontine Nathalie Pernette (« Ombres blanches » le 10 aux Colonnes de Blanquefort)... Ou encore une amie fidèle du Cuvier, Ambra Senatore, fraîchement nommée directrice du Centre chorégraphique national de Nantes, pour une commande spéciale pour le festival, sa première création jeune public, « Au pied de la lettre » (les 10 et 12 au Cuvier).

Spectre large
Ajoutez à cela des tarifs hauts comme trois pommes (6-8€ en moyenne, jamais plus de 11€) et vous comprendrez l’engouement pour la manifestation. Mais l’autre petit secret de cuisine du festival est de donner à voir des pièces à spectre large. « Pour les artistes, se confronter au jeune public impliquera des réflexions différentes sur la façon d’amener et de présenter les choses, selon qu’ils s’adressent à des très jeunes jusqu’à 3 ans ou à des 8 ans et plus, par exemple, souligne Lise Saladain, la secrétaire générale du CDC. Mais ils aboutissent tous à des spectacles à plusieurs strates de lectures, ce qui offre aussi aux parents de très bonnes initiations à la danse contemporaine. C’est important pour nous car le lien parent-enfant est l’un de nos grands axes de travail. »

Ainsi, les “grands” se régaleront aussi bien des entrechats délicats sur fond d’instruments à cordes de l’Association Tutti dans le bien-nommé « BB », conçu pour les 6-18 mois (le 6 à Créon et le 13 au Cuvier) ou des danses d’ours imaginées pour les 3 ans et plus par le Groupe Noces montpelliérain dans « Montagne » (le 10 au Bois fleuri à Lormont), que des tangos hallucinés peuplant les rêves de « La Belle » – au bois dormant – de la Cie La Vouivre, réservés aux 7 ans et plus (le 7 à Bruges).

En prime, pour prolonger ces temps d’échanges entre parents et enfants, plusieurs ateliers et rencontres avec les artistes sont au menu de cette longue quinzaine. En outre, le Cuvier a développé des outils pédagogiques comme la e-Mallette autour de la création d’Ambra Senatore, que l’enfant pourra exploiter seul ou en échangeant avec ses parents. •

Sébastien Le Jeune

Détails et réservations : www.lecuvier-artigues.com/festival-pouce 

Photo : Émerveillement en ouverture, ce soir au Haillan, avec l’excellent « Miraveila» de Catherine Dreyfus. En Une, poésie d’inspiration asiatique avec « ZigZag» de la Cie Étant Donné, samedi à Pessac © Hervé Boutet