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Au Pin Galant, Philippe Prost souffle sa première bougie PDF Imprimer Envoyer
Jeudi, 04 Février 2016 06:00

 

prost LECLEZIOC’est peu dire que le Pin Galant a tourné une page avec l’arrivée d’un nouveau directeur. Comment pouvait-il en être autrement ? Jean-Paul Burle était présent depuis l’ouverture de la salle, qui lui doit largement son succès actuel. Mais Philippe Prost, qui a pleinement pris ses fonctions il y a tout juste un an, pouvait difficilement être plus différent de son prédécesseur.


Volubile, volontiers blagueur, un brin provocateur, l’homme peut sans doute déconcerter de prime abord. Mais sa passion est totale et communicative. Boulimique de spectacles (c’est le métier qui veut ça !), il est aussi intarissable sur l’histoire des arts de la scène et griffonne volontiers un petit schéma pour vous expliquer le fonctionnement d’une cage de scène. Toujours en mouvement, on se dit que son entourage doit parfois avoir du mal à suivre la cadence.
En ce début d’année, lui-même reconnaît pourtant un peu de fatigue. C’est que le Pin Galant est en pleine élaboration de sa saison 2016-2017. Combien faut-il voir de spectacles pour en programmer environ 80 ? « 200-250 », répond Philippe Prost qui, du 15 septembre au 15 février, partage ses semaines entre son bureau à Mérignac, les avions et les salles de spectacles à Paris. Les voir ne suffit pas, bien sûr. « Il faut trouver les mots pour ensuite les transmettre au public. Car c’est ça notre métier : être des passeurs.» Un rôle que le directeur assume volontiers, jusqu’à présenter lui même les spectacles dans de petites vidéos mises en ligne sur la chaine You Tube du Pin Galant (et diffusées sur TV7).

L’indépendance comme chance
Ancien danseur et musicien, Philippe Prost a un CV bien rempli en tant que programmateur. Mais il l’avoue : se retrouver à la tête d’une structure comme le Pin Galant (1400 places, 28 salariés, plus de 100 000 spectateurs), c’est passer dans une autre dimension. Un rêve de programmateur, assurément, accompagné aussi du poids de la gestion au quotidien d’une grosse structure. Mais « ici nous avons une chance folle : avec la qualité de la salle (qui a subi d’importants travaux en 2011-12, ndlr), de son équipe et de ses équipements... On est les meilleurs du monde !», s’enthousiasme le directeur. « Surtout, la force du Pin Galant c’est son indépendance, qui repose sur son public.» La salle est en effet atypique. Confiée par la Ville à la société Mérignac Gestion Equipement, elle est une des rares structures de France à être très peu dépendante des subventions : 30% là où la norme est plutôt à 70%. Le reste de son budget provient de sa billetterie. Et en ce début d’année, elle affiche déjà un taux de remplissage de 90% pour la saison en cours. Le résultat d’une programmation qui, certes, prend peu de risques, mais offre une vraie diversité : de la danse à l’opéra, en passant par l’humour ou  l’opérette. Cette pluridisciplinarité, ainsi que le volume de la programmation, lui sont imposés par le cahier des charges de la Ville. Dans ce contexte, et alors que la machine lui a été confiée en parfait état, on se dit que les marges de manoeuvre du nouveau directeur sont limitées. Mais en fait, même si pour le grand public le Pin Galant reste (et restera) le Pin Galant, la “patte” Prost est déjà présente. Et pas seulement sur la méthode.
Nouvelle identité visuelle, nouveau site, nouvelle appli, nouvelle politique tarifaire (notamment un tarif dernière minute à 15€ pas encore assez connu)... Plusieurs chantiers de fond ont été menés en 2015. Coté programmation, on note la couleur plus hip-hop de la danse (notamment le magnifique “Pixel” présenté cette semaine), le cirque plus présent, des spectacles présentés sur une série de dates (pour abaisser les coûts et donc faire venir des pointures, comme le cirque Plume en janvier). Et puis le test mené sur une programmation jeune public dans la salle de la Glacière. Une nouveauté qui a du mal à prendre, reconnaît-il avec regret, lui qui fut programmateur d’un grand festival jeune public. « Peut-être qu’on n’attend pas le Pin Galant sur ce terrain là...»
On l’attend sur le reste, en tout cas. Et Philippe Prost promet déjà pour l’an prochain « deux joyaux du cirque mondial », un programme danse «extra» et une pièce de théâtre d’horreur, avec frisson et hémoglobine garantis. ça a l’air de décoiffer, et on sent que ça lui plaît.•  Sophie Lemaire

Photo : Sébastien le Clézio

 

 

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