Trois questions à Jean-Pierre Terracol, le fondateur de la Cie L’Œil, opérateur du théâtre La Lucarne à Saint-Michel, avant la première édition des soirées “Clin d’Œil” ce mardi soir.

Quel est le principe de ces soirées ?
L’origine remonte à avant les travaux, il y a trois ans. Nous avions lancé les Jeudis-Vin dans un esprit d’animation de proximité, avec des “Kastings Kartier” pour découvrir les talents cachés du voisinage tout en dégustant de bons crus en présence de vignerons. La formule a plus ou moins bien fonctionné sur trois éditions, et nous en tirons les leçons pour ces Clins d’Œil mensuels : on passe au mardi soir, à une heure qui répond mieux à la vie bordelaise (20h30 au lieu de 19h). Côté artistique, on élargit encore, avec la volonté de mêler quasi tous les arts – danse, expos, stand-up, cirque, cinéma... Avec toujours un vigneron invité pour goûter à tous les nectars.

Ce soir, nous croiserons donc un auteur bordelais, Marie-Hélène Sainton pour « Lettres à l’Errant » sorties au Serpolet (son éditrice Madeleine Lenoble sera là aussi), lues par un comédien de L’Œil – en partenariat avec la Machine à Lire. Mais aussi des musiciens, Lionel Simon et le groupe Autour d’un Vers, ainsi qu’un humoriste (sous réserve).

Comment se porte La Lucarne depuis sa réouverture en novembre dernier ?
Nous n’avons sûrement pas retrouvé tout notre public. D’abord parce que deux ans de fermeture c’est long ! Ensuite un peu en raison de la situation de la nouvelle salle, dont l’entrée se fait maintenant par la rue Beyssac et non plus par la rue Carpenteyre. L’absence d’enseigne et de signalétique a pu en perdre plus d’un.

Mais ça a quand même bien redémarré. Notre création « Fiché coupable », par exemple, a fait complet trois soirs sur les huit représentations – un bon résultat si on tient compte de notre nouvelle jauge, plus grande, à 70 spectateurs.

Votre cahier des charges inscrit désormais dans le marbre l’accueil de compagnies extérieures. C’était pourtant le cas avant, non ?
Était-ce bien nécessaire ? Pour le papier, sans doute. Mais, oui, nous l’avons toujours fait... depuis 1968 ! Il faut se souvenir que nous avons fait jouer Palmade ou les Bodin’s à leurs tout débuts. En moyenne, sur une saison à 130 représentations, on a toujours été sur 50 environ pour l’Œil, et le reste en accueil. Et ça continuera.

Bordeaux n’a jamais été aussi riche de talents qu’aujourd’hui, il faut qu’ils puissent s’exprimer. Dans la programmation régulière, nous recevrons bientôt une création du Théâtre du Chapeau, la Cie La Marge Rousse, dès cette semaine Thierry Lefever, et même de la danse avec Sôhrab Chitan la semaine prochaine. Ces nouveaux rendez-vous du mardi sont l’occasion d’ouvrir le théâtre plus encore. •

Recueilli par Sébastien Le Jeune

Ce mardi soir, 20h30, 5€. www.theatre-la-lucarne.com

Photo : Jean-Pierre Terracol devant la nouvelle entrée du théâtre rue Beyssac. © Archives Philippe Taris / Sud Ouest