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Perez, en solo (ou presque) sur le ring de Barbey mercredi soir PDF Imprimer Envoyer
Lundi, 08 Février 2016 06:00

Après avoir connu son petit succès comme chanteur du groupe parisien Adam Kesher (2007-2011), c’est tout seul et patiemment que le Bordelais (Julien) Perez a ciselé un très remarqué premier album « Saltos » (Barclay). Avec un changement de taille : des textes en français. Entretien avant son concert à Barbey, ce mercredi soir.

 

 

Après des années de vie de groupe, pourquoi avoir choisi de vous lancer en solo ?
Adam Kesher s’est arrêté sur une décision commune, on pensait tous qu’on avait fait le tour de ce qu’on pouvait faire avec le groupe. J’ai eu envie de rebondir rapidement mais, comme les autres, j’avais une certaine lassitude du format groupe : même si ça offre une énergie galvanisante, il y a en contrepartie des lourdeurs logistiques, l’obligation du consensus… En solo, je peux faire des morceaux dans ma chambre, prendre un billet de train pour aller donner un concert. Et, surtout, être seul permet des choix plus radicaux… comme chanter en français.

Le français, c’est ce qui frappe d’emblée dans vos choix solo – votre phrasé, votre placement de voix évoque pas mal Bashung, Gainsbourg ou Taxi Girl…
C’est vrai que, ces trois-là, je les ai beaucoup écoutés. Certains citent Daho aussi – peut-être pour le timbre de voix… Quand, vers la fin d’Adam Kesher, j’ai écrit mes premiers textes en français, leurs influences ont ressurgi, forcément. Pour moi, le jeu avec le langage est essentiel dans l’écriture, et l’anglais me frustrait en cela. Je ne pouvais pas aller aussi loin que je le voulais, et puis j’avais toujours un problèmed’incarnation des morceaux sur scène.

Ces influences m’ont aidé à basculer vers le français, progressivement. Mais chacun de ces artistes a son univers à part entière. Je peux seulement m’en inspirer, et me placer en quelque sorte dans leur héritage. Tous ont en commun d’avoir essayé de faire entrer du langage contemporain dans leur écriture. De leur époque : si vous revoyez un journal télé des années 1960, vous verrez que la langue a beaucoup changé depuis Gainsbourg. Il s’est produit une certaine simplification de la langue dans la rue, et j’essaie d’avoir un style assez contemporain, reflétant le parler d’aujourd’hui.

Le tour de force, c’est que vous gardez des formats pop à l’anglosaxonne, tout en multipliant les styles…
Il y a de ça dans le titre de l’album, « Saltos ». Ça part d’une volonté affichée de jouer tout le spectre de la pop music, le cœur de ma culture musicale mais en me permettant de jouer avec ses clichés, d’assembler des éléments qu’on trouve rarement ensemble – marier une rythmique trap à une mélodie à la Christophe… Je suis plutôt content d’avoir à chaque fois réussi à insuffler une bizarrerie, un pas de côté un peu audacieux tout en restant dans le format pop.
Bon, il se trouve que c’est un premier disque, suivant 3 EPs composés à des moments différents, étalés sur trois ans – ça explique un peu la variété, l’effet compilation.

Mais, même si je suis content de l’accueil réservé au disque, même si je suis content de le défendre sur scène en tournée avec mes deux musiciens et, cet été, dans les festivals, j’ai déjà envie de penser à la suite. Sans aller jusqu’à l’album concept, je pense que le suivant sera plus ramassé, plus uniforme peut-être. Mais je garde l’envie de surprendre, de tout remettre en jeu à chaque fois.

Ça vous fait quoi, de revenir jouer à Bordeaux ?
Je garde pour cette ville un énorme attachement. C’est ici que je me suis construit, personnellement et artistiquement, et j’y ai encore pas mal d’amis, dont des musiciens, comme Volcan. Je suis donc toujours la scène bordelaise avec intérêt – des JC Satàn, Frànçois and The Atlas Mountains (même s’ils sont partiellement charentais)… Ce qui me frappe par rapport à Paris et son milieu assez dur, c’est que, malgré les fermetures de salles, la scène reste vivace, productive… Tout le monde échange beaucoup, ce qui la rend plus joyeuse, plus fraîche. Adam Kesher ayant surtout grandi à Paris, on n’a pas eu tant que ça de dates par ici, alors jouer à Barbey, demain, ça fait super-plaisir : c’est là que j’ai vu mes premiers concerts ! •

Recueilli par Sébastien Le Jeune

 

Perez, avec en première partie le duo electropop (en français) The Pirouettes, ce mercredi 10 à Barbey, 20h30, 19€. www.rockschool-barbey.com

À retrouver aussi avec son side-project plus noisy (et en anglais) Beat Mark, en plateau avec les Anglais The Proper Ornaments – ils viennent de signer un split single ensemble – le 20 février à l’I.Boat (19h30, 8-10€). www.iboat.eu

Photo :  © Yann Stofer

 

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